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Nous parlons sans cesse du changement climatique, puis les lumières s'éteignent. #decision

C'est la question la plus fréquemment posée aux actrices : est-ce difficile de pleurer sur commande ? Et invariablement Carice van Houten ou Halina Reijn puis à Matthijs van Nieuwkerk ou Jeroen Pauw qu'il existe toutes sortes d'astuces pour cela. Pour les pleurs. Il suffit de penser à quelque chose de désagréable, au baume du tigre, aux oignons et à la vaseline. Or, il s'avère qu'il y a une chose que même tous ces moyens techniques ne peuvent pas faire pleurer, même si on le souhaite ou si c'est nécessaire : un sommet sur le climat.

Dans son spectacle solo "Cry me A River", l'actrice autrichienne Anna Mendelssohn tente de pleurer pendant une heure tout en reconstituant un sommet sur le climat dans un anglais courant. Ce n'est pas qu'elle ne sache pas pleurer : elle a déjà pleuré pendant des jours à cause de la fonte des glaces au Groenland et, plus tard, elle a dû pleurer à chaque fois qu'elle rendait visite à son psychothérapeute. Mais il s'agissait alors d'elle-même. Ce climat, c'est certainement autre chose. Cette trentenaire au visage frais et au regard contagieux devrait en pleurer, mais ce n'est pas le cas. Même si l'on joue de la musique sentimentale pour l'accompagner.

C'est une déclaration intéressante de Mendelssohn, mais l'exécution pourrait être meilleure. Même si elle démontre joliment, par exemple en se peignant une maladie de peau, que le monde est en train de mourir alors que nous parlons tous sans fin, si vous montrez que quelque chose ne touche pas, cela ne touche donc pas non plus le spectateur.

Le théâtre de Mendelssohn se rapproche un peu de celui de Laura van Dolronde la philosophie du stand-up. Mais ce spectacle n'a pas le génie de Van Dolron, car il n'y a nulle part de jambe en l'air ou de direct de la main gauche qui se cache. Si l'on n'est pas surpris de temps en temps, comme c'est souvent le cas avec Van Dolron, on ne retient pas grand-chose d'autre de la représentation. Il en va de même pour Mendelssohn : elle nous dit qu'il est impossible d'être vraiment touché par quelque chose d'aussi grandiose que le changement climatique et qu'il en sera ainsi jusqu'à ce que les lumières s'éteignent. Et c'est ainsi que la lumière s'éteint à la fin. Une belle découverte, mais qui laisse froid.

Ce qui, avec l'augmentation de la chaleur sur notre planète, est bien pratique.

Le spectacle a été vu le 22 septembre et reste à voir le 23 septembre 2011. Informations.

 

 

Amélioré par Zemanta
Wijbrand Schaap

Wijbrand Schaap

Journaliste culturel depuis 1996. A travaillé comme critique de théâtre, chroniqueur et reporter pour Algemeen Dagblad, Utrechts Nieuwsblad, Rotterdams Dagblad, Parool et des journaux régionaux par l'intermédiaire d'Associated Press Services. Interviews pour TheaterMaker, Theatererkrant Magazine, Ons Erfdeel, Boekman. Auteur de podcasts, il aime expérimenter les nouveaux médias. Culture Press est l'enfant que j'ai mis au monde en 2009. Partenaire de vie de Suzanne Brink colocataire de Edje, Fonzie et Rufus. Cherchez et trouvez-moi sur Mastodon.Voir les messages de l'auteur

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