La nouvelle loi sur les indépendants basée sur le modèle belge offre des opportunités aux indépendants néerlandais. En Belgique, on y a beaucoup réfléchi. Mais si les Pays-Bas adoptent certaines parties de la législation belge, pouvons-nous également commencer à nous intéresser au marché des free-lances en Belgique ? Après tout, il est bien protégé. La protection du marché fait partie de la loi.
Protection du marché pour les zzp'ers aux Pays-Bas ?
En Belgique, il est interdit d'engager quelqu'un sans contrat officiel, c'est-à-dire sans facture ni contrat de travail. Cela permet d'éviter que des particuliers ou des amateurs ne faussent le marché et d'offrir aux indépendants une plus grande sécurité d'existence. Cette protection permet également aux freelances belges d'investir dans des choses telles que les pensions ou l'assurance invalidité.
L'embauche d'un particulier sans statut (ni indépendant, ni salarié) est légalement illégale en Belgique et peut entraîner des sanctions.
En Belgique :
Travailler sans facture → interdit.
Travailler sans contrat de travail → également interdit.
Ce que les Pays-Bas peuvent apprendre de la Belgique
Un filet de sécurité sociale pour les artistes et les créateurs existe en Belgique depuis de nombreuses années : le certificat d'œuvre d'art (anciennement statut d'artiste). Ce système reconnaît la nature irrégulière du travail culturel et permet aux créateurs indépendants d'accéder aux garanties sociales telles que les allocations, les pensions et les assurances. Ce système est d'ailleurs sous pression : les projets d'abolition du statut d'artiste provoquent une grande agitation dans le secteur culturel. Cela montre bien à quel point une bonne législation est essentielle pour les professions créatives.
Les Pays-Bas ne disposent pas d'une telle réglementation spécifique. Les free-lances sont soumis aux règles générales du zzp et ne bénéficient que d'une faible protection. La protection du marché - comme en Belgique - peut aider les indépendants à être financièrement plus solides, surtout dans les secteurs où les taux sont bas et où la concurrence est forte. Il est ainsi plus facile d'épargner pour la retraite et l'invalidité.
Sans protection, le travail indépendant reste vulnérable. Si nous voulons être plus exigeants à l'égard des indépendants, les taux devront également augmenter. Mais cela entraîne à son tour une pression accrue sur les bénévoles et le travail non rémunéré. En effet, les freelances coûtent cher. Cela pourrait à son tour entraîner une diminution des heures facturables pour les professionnels. On peut deviner ce qui en résultera.
Heures facturables des free-lances
Dans certains secteurs, il est très difficile d'exercer un travail rémunéré. C'est une conséquence du marché libre et de la popularité des professions. Saviez-vous qu'un photographe professionnel moyen travaillant à temps plein sans studio peut facturer environ 15 heures x 45 semaines (= 675 heures par an) ? Et qu'un journaliste moyen travaille 38 heures par semaine et ne peut facturer que 23 heures par semaine ? Vous pouvez voir des heures facturables plus réalistes dans, par exemple, la brochure Knab sur les taux horaires ou le moniteur du marché de l'emploi de la NVJ.
Ce qui ne contribue pas à ces heures facturables, ce sont les missions non rémunérées. Je reçois presque quotidiennement des appels pour du travail non rémunéré :
- Photographes - Ils ont demandé des photos gratuites. Ou des prises de vue lors d'événements, d'expositions ou de publications ("vous bénéficiez d'une reconnaissance de votre nom"). De tels exemples reviennent souvent, comme celui-ci de un centre culturel à Hendrik Ido Ambacht. Apparemment, ils ont oublié de prévoir de l'argent pour un photographe lors de la rénovation de 8 millions d'euros.
- Concepteurs et illustrateurs - pour obtenir gratuitement des logos, des affiches ou des identités d'entreprise ("bon pour votre portefeuille").
- Musiciens et DJ - pour jouer dans des festivals, des vernissages ou dans des pubs ("on entre gratuitement et on reçoit une bière !").
- Écrivains/journalistes/blogueurs - Fournir des articles à des plateformes sans rémunération ("vous obtenez de la visibilité").
- Acteurs et danseurs - dans de petites productions ou des publicités sans rémunération ("belle expérience").
- Les vidéastes - ont demandé à participer à des aftermovies ou à des productions, souvent en échange d'une exposition ou d'un billet d'entrée.
- Gestionnaires de médias sociaux - souvent recherchés en tant que bénévoles dans des fondations ou des entreprises en phase de démarrage.
- Rédacteurs - Fournir du contenu pour des sites web ou des campagnes de marketing, souvent en tant que "blogueur invité".
- Influenceurs (début) - a été invité à promouvoir des produits gratuits sans compensation.
- Personnel des musées et de la culture - être sollicité pour faire du bénévolat dans des expositions ou des archives.
- Les artistes - Fournir gratuitement des œuvres pour des expositions ou des décors.
Le travail non rémunéré est désastreux pour les free-lances.
Le travail non rémunéré remplace les missions rémunérées : pourquoi payer un blogueur, un écrivain, un danseur, un photographe ou un créateur alors qu'il y a toujours quelqu'un qui le fait aussi gratuitement ? De plus, aucun impôt n'est payé sur le travail non rémunéré. Le seul bénéficiaire est le client. Il s'agit souvent d'une entreprise qui réduit ses coûts au détriment de personnes travaillant dans des secteurs où il est déjà difficile de joindre les deux bouts.
Dans des marchés où la concurrence est forte et les tarifs bas, la protection n'est pas un luxe, mais une nécessité absolue. Le modèle belge, où le travail sans convention n'est pas autorisé, est une source d'inspiration. Réfléchissons à une telle protection du marché aux Pays-Bas également. De cette manière, nous créons un espace pour les free-lances afin qu'ils puissent continuer à travailler de manière durable et investir dans une pension et une assurance invalidité.
Cet article est également
ici trouver.