Le 11 juin, au Muziekgebouw, en présence de Sa Majesté le Roi, la 78e édition du Holland Festival a été ouverte de manière festive avec la première européenne de Cyber Subin. Le festival se poursuivra jusqu'au 29 juin.
Le chorégraphe thaïlandais Pichet Klunchun et le scientifique du MIT Pat Pataranutaporn ont réuni la technologie de pointe de l'IA et la danse traditionnelle thaïlandaise dans une nouvelle forme chorégraphique. Quatre danseurs se sont produits aux côtés de leurs avatars, réagissant en temps réel aux impulsions de l'IA et étant mis au défi par la technologie. Le public a également eu la possibilité de donner des indications, contribuant ainsi à la performance.
Dans son discours d'ouverture, la directrice du festival, Emily Ansenk, a souligné l'importance de l'art et de la connexion en ces temps difficiles et déroutants : "Le Holland Festival a été fondé en 1947, au lendemain d'une guerre dévastatrice. À l'époque, tout le monde s'accordait à dire que l'échange, l'imagination et la connexion étaient les seules réponses possibles à la destruction et à la division. Cette conviction n'a fait que se renforcer au fil du temps. (...) Dans un monde secoué par la violence, de Gaza à tant d'autres endroits, nous ressentons de la tristesse, de l'impuissance, de la confusion. Et pourtant, nous nous rassemblons. Parce que c'est précisément maintenant que les arts comptent le plus. Au moment où les mots manquent, l'art nous fait ressentir. Réfléchir. Nous rendre vulnérables. Et peut-être, comme le dit notre artiste associé Trajal Harrell, de vivre un moment de convivialité.
Harrell a déclaré lors du vernissage : "Pour chaque présence, il y a beaucoup plus d'absences. Si nous voulons nous attarder sur la présence, nous devons également être attentifs et à l'écoute de l'absence. Nos amis et nos proches qui sont coincés au travail ou à la guerre, ceux qui sont malades ou qui ne peuvent pas être présents.
Je reste persuadé que le grand pouvoir de l'art est d'évoquer une proximité qui ne peut être exprimée par des chiffres. Elle n'est pas mesurable... Il s'agit d'un acte de rapprochement, d'une manière que nous ne pouvons pas encore nommer et pour laquelle nous ne pouvons pas prétendre disposer d'un langage.
L'inauguration a également commémoré le récent décès de l'ancien directeur artistique Pierre Audi, qui a dirigé le festival de 2005 à 2014. Cinq trompettistes ont rendu un hommage musical en interprétant un extrait d'une pièce de théâtre.nous LUMIERE (2019), une production de De Nationale Opera, du Holland Festival et du Conservatoire royal de La Haye. Sous sa direction, M. Audi a élargi l'ouverture internationale du festival, a fait venir de nombreux grands artistes à Amsterdam et a régulièrement présenté des œuvres de grande envergure.
Organismes (vulnérables)
L'artiste associé Trajal Harrell joue un rôle central dans le festival. Son projet Bienvenue à Asbestos Hall est à découvrir du 12 au 29 juin à Likeminds, où Harrell ne se contente pas de présenter son propre travail, mais offre également un espace à d'autres créateurs. Pour découvrir l'étendue de son travail, son Caen Amour (19-20 juin) et La sœur ou l'homme a enterré le corps (25 juin) en exposition au Stedelijk Museum.
Inspirées en partie par le travail de Trajal Harrell, de nombreuses performances se concentrent sur le corps (fragile et/ou imparfait), par exemple dans notre relation à la technologie en Cyber Subin. Mais aussi de manière inattendue : par exemple, les musiciens d'Asko|Schönberg participent à la chorégraphie de Étudier pour la vie; et le public peuvent se déplacer parmi les musiciens - avec et sans handicap - du Paraorchestra lors de leur concert au Concertgebouw.
La vulnérabilité prend une connotation très différente dans les spectacles sur les traumatismes et la violence. Dans les Cadela Força Trilogy - Chapitre II - La Fraternité Carolina Bianchi examine les codes de fraternité souvent violents qui favorisent le viol et le féminicide. Raconté par ma mère montre un type de traumatisme très différent, celui des mères qui perdent leurs fils en Syrie. Le chorégraphe Ali Chahrour veut montrer l'histoire de sa tante, mais aussi sa résilience, et celle de toutes les mères.
Pour sa 78e édition, le Festival de Hollande souhaite explicitement mettre en avant des artistes qui portent un regard tantôt acéré, tantôt poétique sur le présent. Qui montrent l'impact de la crise climatique sur les insulaires. Les ravages causés par les entreprises dans les zones vulnérables. Mais qui laissent aussi la place à des rencontres et des découvertes inattendues.
Informations pratiques
Le spectacle d'ouverture Cyber Subin peut encore être vu en direct au Muziekgebouw jusqu'au 13 juin, et sera diffusé en streaming dans le monde entier du 15 au 17 juin.
Le Holland Festival se déroule du 11 au 29 juin dans 16 lieux à Amsterdam et un à La Haye. Le programme complet est disponible à l'adresse suivante : www.hollandfestival.nl