La pièce est éclairée en rouge. Cela crée une atmosphère d'ombre comme tu pourrais t'y attendre dans une boîte de nuit. La musique commence à jouer et une jeune femme vêtue d'une tenue élégante descend des escaliers. Elle sert des morceaux de saucisse et joue avec la foule. Elle se présente sous le nom de Lolita. Un homme au premier rang peut déboutonner sa fermeture éclair. Elle danse d'un air de défi.
Sensuelle avec un côté brut. C'est ainsi que Francesca Wagenaar fait la couverture du programme du Fringe Festival. Une atmosphère exubérante règne le samedi après-midi lorsque le spectacle de Francesca Wagenaar est présenté au public. Le bal des étalonsqui présente des textes de Sarah Kane et d'Elfride Jelinek, est sur le point de commencer. Deux portes s'ouvrent et je descends par un escalier.
J'entends les rires du public. Mais quand je regarde autour de moi, je vois aussi des regards inquiets et interrogatifs. Où cela va-t-il nous mener, me dis-je aussi, alors que Lolita rugit bruyamment "suce, suce, suce". Et au moment où j'en ai assez de cet acte provocateur, le rôle de Lolita change. Elle se rhabille lentement. Soudain se dresse une fille qui a soif d'amour et qui est prête à tout pour l'obtenir. Ses phrases poétiques contrastent fortement avec les expressions sexistes de quelques minutes plus tôt. Ce retournement de situation fait du bien à la représentation ; la pièce devient intéressante. Mais surtout, le personnage sexy, provocateur et par-dessus le marché Lolita s'est amusée à traîner dans les parages et tu as presque oublié la petite fille qui cherchait derrière Lolita. Un homme regarde en arrière, envoûté, alors qu'il monte à nouveau les escaliers.
Le bal des étalons est encore visible jusqu'au 11 septembre 2010.
Vu au New Anita, le samedi 4 septembre.
Le bal des étalons est visible jusqu'au samedi 11 septembre !
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