Ce qu'il y a de bien avec le Fringe, c'est la variété. Samedi soir, j'ai vu VOS, une pièce de Slawomir Mrozek, interprétée avec brio par Wouter van Oord. Vêtu d'un maillot de l'équipe nationale néerlandaise, avec le nom VOS dans le dos, Van Oord joue deux monologues avec conviction. La tension se lit sur son visage avant le début, mais elle disparaît dès que l'acteur commence. Une belle pièce de théâtre textuel, mise en scène par Albert van Andel, parmi les nombreuses pièces plus expérimentales du programme du Fringe.
Bien sûr, les représentations en extérieur sont particulières. En quoi un lieu peut-il être bénéfique à la performance ? Dunne Muren le montre très bien. La pièce se déroule à Amsterdam Noord. Je traverse l'IJ en ferry où un bus m'attend. Je me mets un casque sur la tête et je monte. Van der Pekstraat, la tige d'une tulipe où les pétales sont les rues environnantes, est la rue centrale de ce quartier. Les maisons sont en béton, elles ont des fenêtres avec des rideaux devant et ont toutes la même porte d'entrée bleu foncé.
Dans le bus, je m'imagine dans un musée. Les passants appartiennent à ce musée et je projette les informations que j'entends sur les gens qui passent. Les habitants s'attardent ici, utilisent ce lieu comme une station de passage ou ne trouvent plus la place qu'ils y avaient autrefois. Le collectif théâtral Roma B. montre l'âme de Noord dans Thin Walls. Trois intrigues racontent le passé et le présent de ce quartier. Je me demande si un passant appartient ou non à la pièce. Deux garçons marocains lèvent les yeux au ciel tandis qu'un des acteurs frappe sauvagement avec un balai au milieu de la rue. Thin Walls ne met pas un quartier résidentiel et ses habitants sous une loupe en les faisant entrer dans le théâtre, mais fait entrer le théâtre dans le quartier. Un théâtre conflictuel et contagieux.
Les deux représentations ont eu lieu le samedi 4 septembre.
VOS est encore à l'affiche jusqu'au lundi 6 septembre, Thin Walls joue jusqu'au samedi 11 septembre.
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