L'arche comme la terre, comme un vaisseau spatial nous transportant à travers le chaos de l'univers jusqu'à un havre de paix. L'étoile polaire est le centre magnétique apparent de l'univers autour duquel tournent toutes les étoiles. Non, il ne s'agit pas d'un bavardage new age, ce sont les points de départ d'une réflexion sur l'avenir de l'humanité. Tevot et Polarisdeux œuvres orchestrales majeures de Thomas Adèsqui ont été présentés en première néerlandaise sous la direction du compositeur lui-même.
Pianiste, chef d'orchestre et compositeur, tout vient étonnamment facilement à ce Britannique qui vient d'avoir 40 ans. Ses deux opéras , Poudre son visage et La TempêteContrairement à presque tous les nouveaux opéras, ses œuvres sont régulièrement rejouées et tous les grands orchestres du monde sont prêts à lui commander des œuvres. Il y a quelque chose de curieux chez Adès : chouchou des critiques et du public. Sa musique est indubitablement virtuose - certains passages de son concerto pour violon, par exemple, semblent injouables - mais contient en même temps des mélodies reconnaissables en tant que telles, ce qui fait que sa musique accroche dès la première écoute et qu'il n'est pas rare qu'elle parvienne à émouvoir. Adès s'inspire non seulement des maîtres classiques, mais aussi du jazz, de la musique pop et, si nécessaire, du son d'un iPhone ou d'un tramway.
Adès n'hésite pas non plus à se lancer dans des projets de grande envergure : la partition orchestrale de Tevot est mahlérien, avec des starters accordés et une véritable armée d'autres percussions. Il n'a pas peur des grands gestes non plus ; le morceau se termine par un accord majeur radieux, joué forte bien sûr. Dans ces moments-là, on pense inévitablement à la deuxième pièce de Mahler, mais moins de dix minutes plus tôt, elle sonne indubitablement comme du Sibelius. Mais lequel ? La cinquième ou la septième ? Et le début, c'est Stravinsky mais avec des aigus improbables ? Et entendons-nous vraiment un morceau de Led Zeppelin?
Oui et non. Cela ressemble à Sibelius, mais ce n'est manifestement pas le cas. En effet, Adès ne cite pas, mais il a tout fait sien ET y ajoute des textures rythmiques sans précédent, créant ainsi quelque chose qui ressemble à un navire solide naviguant sur des eaux familières, mais qui suit un cours qui lui est propre. Avec Adès en son centre brillant.
Thomas Adès, Concerto pour violon 'Concentric Parts', Polaris Voyage for Orchestra, Tevot. Orchestre royal du Concertgebouw, Leila Josefowicz (violon), sous la direction de Thomas Adès. Vu : 17 juin, Concertgebouw, Amsterdam
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