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#HF11 : On voit rarement du théâtre aussi grandiose, aussi extrême et aussi obsédant que le "Mea Culpa" de Schlingensief.

Photo : Georg Soulek

Mourir jeune s'avère être bénéfique non seulement pour les skywalkers comme... Buddy Holly, Sam Cooke ou Jésus. Même dans un monde sûrement assez élitiste comme celui du théâtre allemand, tu peux atteindre le statut de star par une mort prématurée. C'est le cas de tous les Christoph Schlingensief est arrivé à l'homme qui est mort d'un cancer du poumon en 2010. Cet homme s'était déjà mis à dos à peu près tout le monde dans le monde germanophone. Toujours à la limite de ce qui est encore acceptable, il a également contrarié l'Église traditionnelle de gauche (appelée "Gutmenschen" en Allemagne) avec des spectacles au cours desquels le public pouvait voter dans une sorte de Big Brother des demandeurs d'asile sur l'expulsion des réfugiés ou au cours desquels quelques... Les néo-nazis récupérés ont joué dans une Hamlet.

Mea Culpa a été son avant-dernière représentation (voir ailleurs sur ce site aussi la critique de son chant du cygne Via Intolleranza) et est mieux perçu comme la dernière tentative de ce réalisateur pour donner un sens à tout ce qui s'est passé dans sa vie. Et nous devrions prendre tout cela un peu au pied de la lettre. Dans une orgie d'images, de musique et de texte de près de trois heures, il fait table rase de l'église, de l'opéra, de l'art, de l'aide au développement et de lui-même. Au début, cela semble exagéré, mais même dans cette exagération, le spectacle a une "âme" profonde qui est palpable au milieu de toutes les platines mégalomanes, des orchestres et des masses d'acteurs.

Mourir est terrible, surtout pour quelqu'un d'aussi jeune et plein d'idéaux que Schlingensief, qui venait d'avoir 40 ans. Dans cette pièce, son rôle est désormais interprété par un autre acteur, mais on sent dans tout ce qui se passe que l'esprit du metteur en scène inspiré hante les coulisses. C'est un aspect qui devient de plus en plus palpable vers la fin, ce qui rend la dernière représentation, avec ses adieux inéluctables, gutturale. Si grandiose, si extrême et si oppressant qu'on voit rarement du théâtre.

Vu : le 2 juin, date de l'ouverture de l'exposition. Festival de Hollande

 

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Wijbrand Schaap

Journaliste culturel depuis 1996. A travaillé comme critique de théâtre, chroniqueur et reporter pour Algemeen Dagblad, Utrechts Nieuwsblad, Rotterdams Dagblad, Parool et des journaux régionaux par l'intermédiaire d'Associated Press Services. Interviews pour TheaterMaker, Theatererkrant Magazine, Ons Erfdeel, Boekman. Auteur de podcasts, il aime expérimenter les nouveaux médias. Culture Press est l'enfant que j'ai mis au monde en 2009. Partenaire de vie de Suzanne Brink Colocataire d'Edje, Fonzie et Rufus. Cherche et trouve-moi sur Mastodon.Voir les messages de l'auteur

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