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#HF11 Le message environnemental dans "Les oiseaux à miroir de ciel" ne donne pas d'ailes à l'imagination, mais l'entrave littéralement.

Un danseur avec une tête d'oiseau de ''Birds with Skymirrors'&#39 ;. Photo Sebastian Bolesch.

Tu peux difficilement détacher tes yeux de leurs pieds. Les danseurs font des pas affairés et rapides et pourtant leurs corps semblent glisser sur la scène. Il s'en dégage quelque chose de parfait. Dans 'Birds with Skymirrors', tu as constamment l'impression que le monde des oiseaux a servi de modèle pour les mouvements. Les mains tremblantes rappellent le bout des ailes, scrutant le ciel avec vulnérabilité. Le chorégraphe Lemi Ponifasio se sent en harmonie avec la terre. La culture de son île natale Samoa a ancré ce sentiment en lui de façon indélébile. Pas de séparation entre la culture et la nature. Ponifasio ne peut s'empêcher d'intégrer ce sentiment dans sa danse. Son art de la danse se trouve au milieu de la vie. Pas de distinction entre l'art et la réalité. Avec sa danse, il veut transmettre aux autres l'expérience de la connexion avec la nature. Faites attention à elle, ne détruisez pas la terre, tel est son message.

Un jour, Ponifasio a vu des oiseaux voler avec des becs scintillants, comme s'ils portaient des miroirs. Magnifiques. Mais lorsqu'il les a vus de près, il s'est avéré qu'il s'agissait de morceaux de bande vidéo, jetés dans la mer.

La représentation est un rituel sombre et allongé. Avec soin et attention, les hommes font des gestes des bras, joliment arrondis, fluides, avec parfois des mouvements de tête décidés. Ils semblent s'agiter dans l'eau de mer ou dans l'air, doux et dociles. Lorsqu'ils reposent la tête en arrière, ils rayonnent d'un abandon total aux courants qui les entourent. Ce qui est merveilleux, c'est que ces mêmes gestes ont quelque chose de puissant et de contrôlé à la fois, comme si les courants qui les entourent étaient aussi leurs propres mouvements. Malgré l'allure décontractée des danseurs, la discipline est stricte.

La musique est simple : de longues tonalités de la terre qui subit paresseusement tout ce qui s'y passe. Aussi ancrée que soit cette danse dans la vie réelle, pour un public occidental, la représentation porte encore la stylisation d'une île lointaine. Ainsi, la distance demeure. La danse s'inspire de la nature, mais n'y entraîne pas le public. Malgré les cris terrifiés des femmes et leur danse avec des orbes qui se balancent, peu de tension est accumulée. Tu commences progressivement à désirer une incision dramatique, un rebondissement inattendu. Cela ne vient pas et cela rend 'Birds with Skymirrors' un peu ennuyeux à la longue.

Le message est on ne peut plus clair. Tu vois des séquences filmées d'un pélican qui tente désespérément de s'élever des vagues contaminées par le pétrole. L'un des danseurs porte une tête d'oiseau. Cette littéralité empêche d'apprécier la danse. Bien sûr, ces images sont poignantes, mais elles ne disent pas grand-chose d'autre que "Regardez comme c'est grave ! Ne polluez pas la mer". Ce que le spectacle devrait vraiment faire, c'est donner des ailes à ton imagination, en te faisant sentir pendant une heure et demie à quel point tu es vulnérable. Parce que vulnérable, c'est la nature. Et vulnérable est aussi le pollueur qui fait partie de cette nature.

Lemi Ponifasio et le groupe de danse MAU avec 'Birds with Skymirrors'. Vu : 3 juin, Stadsschouwburg, Amsterdam. Encore à voir : 4 et 5 juin, 20h00.

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Maarten Baanders

Journaliste artistique free-lance au Leidsch Dagblad. Jusqu'en juin 2012, employée du marketing et des relations publiques au LAKtheater de Leiden.Voir les messages de l'auteur

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