Le cinéma classique survivra-t-il à l'iconoclasme numérique du futur ? La question n'est pas nouvelle mais se réveille en voyant le programme du Netherlands Film Festival, qui s'ouvre ce soir avec . Le gang d'Oss Par André van Duren.
Place ce film d'ouverture à côté de IconoclasteTu verras ce que je veux dire en regardant ce film, qui est le thème principal du festival. Le drame policier historique de Van Duren est du cinéma classique et dur, avec même des accents brechtiens ici et là. D'apparence authentique, il s'inspire d'un pan plutôt méconnu et sinistre de l'histoire néerlandaise, avec une grande attention portée aux acteurs. Un cinéma qui maintient en vie les récits de notre histoire. Un langage cinématographique classique et universel.
Si l'on en croit les rédacteurs du festival, tout cela est sur le point de changer. L'avenir, que l'on peut déjà voir et expérimenter au NFF, appartient aux iPads, à la 3D, à la vidéo en continu et aux films interactifs. Les futurologues prédisent que nous raconterons nos histoires d'une toute nouvelle manière. À la mode ? Innovantes ? S'agira-t-il d'une bataille de directions, ou le cinéma classique continuera-t-il simplement d'exister à côté de tous ces nouveaux jouets ?
Au moins, le site Web offre des pistes de réflexion et d'exploration iconstormonline.fr où une pléthore d'idées et d'éléments de programme sont présentés. Le plus remarquable est le projet de crowdsourcing de Paul Verhoeven, qui prévoit de réaliser un film soi-disant généré par l'utilisateur. Oui, nous aurions bien besoin d'un cinéaste convaincu dans l'avenir généré par les utilisateurs. En tout cas, il n'a pas peur de l'avenir, ce Verhoeven. Bravo !
Mais bien sûr, nous espérons aussi qu'il pourra un jour filmer cette vie de Jésus quand même. Juste, comme un cinéma passionnant, à l'ancienne.
Leo Bankersen