Pour la soirée d'ouverture de The International Choice, la Schouwburg de Rotterdam s'est brièvement transformée en Volksbühne de Berlin. Les mêmes chiffons en plastique noir sur les murs, le même rideau d'entrée jaune hideux et - ce qui est le plus frappant - les sièges de l'auditorium ont été remplacés par des poufs blancs. Ces poufs, soit dit en passant, sont largement méprisés et moqués à Berlin. En effet, ils servent surtout à cacher le fait que la Volksbühne d'Oostberlin n'attire plus autant de visiteurs qu'à l'époque de l'apogée de ce bastion théâtral révolutionnaire, dans les années 1990.
Quoi qu'il en soit, au salon Ich schau dir in die AugenLes enfants ont besoin d'un soutien et d'un soutien de la part de leur famille et de leurs amis, ainsi que d'un soutien de la part de la société en général ! Mais là encore, ils s'accordent parfaitement. Pour les Pays-Bas, ce n'est pas la première fois qu'ils découvrent l'œuvre du dramaturge allemand René Pollesch, mais il n'a pas encore occupé une place aussi importante ici. L'année dernière, on a pu le voir à l'International Choice avec le spectacle Le meilleur moment (comme Ich schau dir in die Augen... un solo de l'acteur Fabian Hinrichs) mais Hinrichs s'est ensuite cassé la jambe et a été contraint d'abandonner son travail. le spectacle a été annulé.
Pollesch est un représentant typique du cours de "science théâtrale appliquée" de Giessen, où le théâtre est considéré et pratiqué d'un point de vue théorique. Cela donne parfois des exercices très intellectuels, avec des textes de théâtre basés sur des écrits sociologiques mélangés à des comédies de boulevard du dix-huitième siècle, mais parfois aussi un théâtre sur le théâtre étincelant et riche en idées. Ich schau dir in die Augen... est un exemple éminent de ce dernier.
Que regardons-nous lorsque nous observons quelqu'un sur scène ? Un corps ? Une représentation ? Ou une idée ? C'est le problème central de ce spectacle. Depuis 1971, date à laquelle l'étalon-or a été abandonné lors d'une conférence à Bretton Woods et où l'argent ne représente plus rien de réel, même au théâtre - selon Pollesch - tout lien entre ce qui est montré et quelque chose de réel n'est qu'une fantaisie, une histoire. Même le corps de l'acteur n'y échappe pas ; un spectateur ne peut jamais ressentir ce que ressent un acteur et regarde donc toujours une idée.
C'est tout à l'honneur de l'inégalable Fabian Hinrichs de faire en sorte que ce matériel ne reste pas lettre morte, mais devienne un événement scintillant. Il le présente avec une énergie irrépressible comme une conférence ludique - constamment interrompue par du hip-hop de la vieille école, rappant à travers le public, suspendu à une lampe, tout en plaisantant sur les surtitres, jouant des demi-chansons au piano, à la guitare et à la batterie et incitant le public à applaudir en même temps que lui. Mais le plus beau, c'est qu'il se problématise lui-même en tant qu'acteur sur scène et qu'il en fait un acte sublime.
Ich schau dir in die Augen... est une recherche théâtrale d'un niveau non seulement inconnu mais aussi impensable aux Pays-Bas. Pour cela, la pensée théorique n'est finalement pas assez générale ici, et c'est pourquoi notre théâtre est encore totalement enfermé dans le "confort misérable de la salle de théâtre". Mais c'est néanmoins un spectacle fabuleux qui encadre immédiatement tout ce qui va suivre au festival, comme une nouvelle paire de lunettes avec laquelle vous pouvez soudain tout voir plus clairement. Et c'est peut-être ce qui en fait le spectacle d'ouverture idéal pour The International Choice.
Ich schau dir in die AugenLe groupe de travail sur l'égalité des chances est un groupe d'intérêt pour la société ! De la Volksbühne am Rosa Luxemburgplatz Berlin.
Vu : 16/9/11. Toujours pas vu le 17/9.
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