Souvent, les textes publicitaires évoquent une image inappropriée du spectacle auquel ils se réfèrent. "La base aérienne comme no man's land : un état militaire anéanti et où la nature a repris ses droits", en est une. Le texte appartient à Bienvenue au zoo humainUn spectacle de théâtre expérientiel créé par Suze Milius et Bram Jansen.
Une telle phrase évoque des associations avec les pionniers, les plaines vides et l'équipement de survie de base. La confusion est donc grande lorsque le public est accueilli comme s'il s'agissait d'une réunion de parents éloignés qui ne se sont pas vus depuis des lustres et qui vont maintenant passer un week-end ensemble dans quelques maisons de vacances. Chaque membre du public se voit épingler une carte avec un nouveau prénom (et tous le même nom de famille, van den Berg) et à partir de ce moment-là, c'est à lui que l'on s'adressera.
Après un verre de célébration et une joyeuse photo de groupe, chacun se verra indiquer dans quelle maison (goldcrest, blue tit, nutcracker) il séjournera. Ensuite, c'est le bus à l'ancienne qui transportera le groupe sur place. L'un des participants entame avec moi une conversation à voix basse confidentielle, sur le jardinage à Zeist. L'ambiance joyeuse d'une sortie en famille est renforcée par l'anniversaire de l'une des participantes, qui est fêté comme une surprise dans le bus. Nous chantons, accrochons des guirlandes et mangeons des chocolats.
La visite en bus emprunte les routes désertes de la base aérienne. Soesterberg. Le long de ces routes, d'étranges personnages marchent parfois. Mendiants et défaits, ils regardent les passagers du bus. Ils ressemblent à des vagabonds, avec des vêtements en lambeaux et des valises entassées. Puis soudain, le bus s'arrête ; quelqu'un est allongé sur la route. Le chauffeur et quelques "membres de la famille" sautent pour vérifier la situation. C'est alors le chaos ; c'est un piège et le bus est pris d'assaut par une foule féroce.
En dire plus sur le déroulement de la représentation en gâcherait l'impact. Mais le jeu avec le réel ou l'irréel, le fait de mener ou de suivre, d'appartenir ou d'être exclu, est passionnant, parfois même oppressant.
Malheureusement, lors de la première, le spectacle n'était pas encore terminé. Cela se voyait d'emblée dans le manque de concentration de nombreux petits éléments. Et par la fin, qui s'est éteinte comme une bougie de nuit. Si les metteurs en scène y travaillent encore et, de plus, clarifient le contexte du voyage, ils auront entre les mains un spectacle qui peut être déstabilisant et faire réfléchir. Après tout, qui surveille qui dans le parc humain ? Et qui enferme qui ?
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