Dans la riche tradition des écrivains qui s'abreuvent de sang et s'écument la bouche avec leur plume, Writers Unlimited a orchestré une "polémique". Dans ce débat, Abdelkader Benali a exprimé la voix du peuple et Saskia De Coster celle de l'élite. Tous deux se sont renvoyés la balle avec l'aide de la modératrice Elsbeth Etty. Résultat : des échanges incohérents.
Mat pour l'occasion BenaliLe titre de son dernier roman, qui est lui-même un roman d'amour, est tout à fait cohérent avec ce titre. Mauvais garçon-En effet, il a beaucoup hué et n'a pas répondu aux questions du modérateur ou de l'auditoire. Mais il n'a opposé aucune résistance par ses interruptions parfois dérangeantes à la voix douce (parce que flamande) et à l'acuité meurtrière de l'orateur. Saskia De Coster.
En guise d'introduction, tous deux avaient préparé un texte comme premier coup de poignard vers l'autre. En résumé : De Coster soutenait que le peuple a besoin de l'élite parce qu'il n'a pas lui-même - "comme une méduse léthargique ou une amibe" - l'ambition positive d'exceller. Benali n'avait "pas grand-chose à faire des névroses psychologiques de De Coster et de toutes ces nuances" et s'est exprimé en tant que partisan du modèle de l'harmonie.
Le peuple, c'est tout le monde. L'élite et le peuple ne font qu'un. Picasso était lui aussi un simple garçon, Francis Bacon est né sous un lavabo. "Alors, s'écrie Benali, réunissons-nous et serrons-nous la main."
Ce n'est pas vraiment un geste de W.F. Hermans qui a suscité le débat.
La modératrice Elsbeth Etty a mis un terme à la tentative d'annexion populaire de Benali. Après qu'elle lui ait demandé de donner une définition des termes "élite" et "peuple" pour une fois, De Coster a sorti de sa bouche de merveilleuses répliques. Benali refuse : "Je ne serai pas tenté de donner des définitions, mais sortez d'ici, et vous verrez le peuple o-ver-al".
L'argument de Benali était hilarant parce qu'il se dépréciait involontairement, d'autant plus qu'il commençait par décrire longuement le français du XVIe siècle philosophe Michel Eyquem de Montaigne et d'y revenir sans cesse au cours du débat. Aux côtés de Lucebert. Ce n'est certainement pas le premier choix pour la voix de Henk et Ingrid, ou, disons, pour un pigeon du football. René van der Gijpqui a été cité plusieurs fois par Benali comme übervolksjongen - Benali : "J'AIME cet homme ! Je veux partir en survie avec lui !"
Ils n'en sont pas sortis. Mais c'était aussi une tâche impossible, estime M. Benali. "Depuis 2008, l'élite l'a dilapidée, le peuple veut surtout la garder bien au chaud, et le Marocain paria et le Flamand se disputent à nouveau."