Un million et demi d'euros, ce n'est pas rien. On entendra donc ici et là un cri de joie maintenant que Jet Bussemaker alloue ce montant supplémentaire à la culture. Après tout, il s'agit encore d'un rattrapage après les presque 300 millions que son ministère a prélevés sur le secteur un peu plus tôt. Cependant, les conditions auxquelles la ministre de la culture associe l'argent racontent une autre histoire : l'argent n'est destiné qu'à l'art dont l'utilité peut être démontrée.
L'art et l'utilité sont historiquement très opposés. Après tout, dès qu'une chose est utile, elle cesse d'être de l'art. Il s'agit alors d'industrie, de design, de bien-être ou de sport. Quelqu'un qui danse pour en retirer un meilleur corps fait du sport. Quelqu'un qui joue à l'argile pour mieux se comprendre fait de la thérapie. Mais aujourd'hui, tout cela est différent. Bussemaker a découvert que son cabinet ne veut parler que de choses utiles, destinées aux personnes qui en ont vraiment besoin. Ce qui est "réel" ou "irréel" est sujet à discussion. L'art ne devrait donc être là que pour les gens qui en ont vraiment besoin.
80 initiatives sont maintenant répertoriées. Le ministre a créé tout un site Internet à cet effet. Quiconque l'ouvre et regarde ce qu'il y a d'abord sous la rubrique "culture et créativité", se fait immédiatement une idée de ce qu'est le ministre : ''.Le théâtre comme moyen pour les élèves d'effectuer un apprentissage social obligatoire.‘.
Yup.
Si tu cliques un peu plus loin, tu trouveras des joyaux tels que 'une forme spéciale de thérapie pour les jeunes atteints de TDAH et/ou de TSA‘, ‘Un jeu de simulation pour la chirurgie laparoscopique' et 'Des exemples inspirants pour intégrer les sports urbains dans les villes.‘.
Tout cela est très utile en effet, et peut-être aussi approprié pour faire quelque chose avec les 20 mille euros en moyenne disponibles pour chacune de ces 80 initiatives. Tu pourrais simplement embaucher un employé du service d'assistance d'une demi-journée pour cela. Par exemple.
Mais ce n'est pas le but recherché. À partir de ces un million et demi d'euras, des comités se mettront au travail. Le ministre voit les choses de cette façon :
‘Ce montant est destiné à soutenir des projets (exemplaires) qui mettent l'accent sur la connexion entre le secteur culturel et des secteurs tels que le bien-être, les soins et le sport. Les fonds suivront ces projets de manière intensive afin d'évaluer la valeur ajoutée de la connexion et de la coopération.‘
De plus, la culture peut contribuer à atténuer certaines des terribles coupes dans les soins. Elle le pense vraiment quand elle écrit :
'À partir de 2015, les communes seront notamment chargées de soutenir les résidents qui ont actuellement recours à l'orientation, à l'accueil de jour et au séjour de courte durée de la loi générale sur les frais médicaux exceptionnels (AWBZ). Cela a des conséquences sur le rôle des prestataires de soins et sur celui des communes elles-mêmes. En collaboration avec la VNG, j'étudie comment les municipalités peuvent déployer la culture dans la mise en œuvre des nouvelles tâches de soins. ‘
Tu l'auras donc, la prochaine fois que tu verras Halina Reijn en tenue d'infirmière. Mais l'argent pourrait aussi aller à André Rieu :
‘Dans le calendrier des grands événements des Pays-Bas, la riche offre culturelle et les événements sportifs pourraient se soutenir encore davantage. Avec comme bel exemple la fête d'inauguration du roi Willem Alexander, où le sport et la culture ont fusionné.‘
[Tweet "Alors tu comprends, la prochaine fois que tu verras Halina Reijn en tenue d'infirmière"].De cette façon, tu peux encore faire un peu de politique. Parce que pour le reste, tout reste en l'état, le ministre a dit : 'Je ne vois pas de raison de revoir très fondamentalement le système subventionné.'
Une société qui valorise la créativité, et soutient la créativité parce que la créativité produit toujours, mais peut-être jamais, quelque chose, mais surtout rend la société plus colorée et plus enrichie, est quelque chose qui sort du profond et sombre Moyen Âge, qui commençait par le nombre '17, 18 et 19′.
La ministre et son appareil ne croient absolument pas que le secteur de l'art puisse, par ses propres moyens, apporter une contribution précieuse au climat culturel, social et économique des Pays-Bas. C'est pourquoi une armée d'applicateurs et de contrôleurs a été créée, qui ne connaissent pas vraiment leur métier, c'est-à-dire l'art. Ce sera un délicieux Janboel, ou plutôt Jetsoep, qui poussera les artistes à partir ailleurs. Combien de temps les Pays-Bas pensent-ils pouvoir s'appuyer sur les mérites du passé ?
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