À peine remis du choc consécutif au décès de Robin Williams, voilà que l'on apprend que Lauren Bacall (89 ans) nous a également quittés. Icône du film noir, ce genre sombre et influent qui a fait les beaux jours d'Hollywood. Ses premiers films, dans lesquels elle contrariait fortement Humphrey Bogart (qu'elle épousa en 1945) avec sa présence inimitable, sa voix grave et son sens du sarcasme, l'ont instantanément fait entrer dans la légende vivante. Il s'agit notamment de To Have and Have Not (1944) et de The Big Sleep (1946).
Tout cela s'est passé il y a longtemps, mais même après ce grand feu d'artifice, Bacall est toujours restée active au cinéma (et à Broadway). Qui a prétendu qu'il n'y avait plus de travail pour les actrices plus âgées ? Elle était même encore sur les rangs pour le thriller Trouble is My Business, qui n'a pas encore été tourné.
À quand remonte la dernière fois que je l'ai vue ? Ses œuvres les plus récentes (The Forger, 2012, et Wide Blue Yonder, 2010) ne sont jamais sorties dans notre pays. Mais le fait qu'elle ait également mis son talent au service de l'enfant terrible Lars von Trier dans Dogville (2003) et Manderlay (2005) me fait très plaisir. On a pu entendre sa voix dans plusieurs films d'animation. Non, pas de gros blockbusters Disney, mais, par exemple, la version anglaise du ludique et charmant Ernest et Célestine. Ça aussi, c'est agréable à voir, ou plutôt à entendre. Regarde la bande-annonce et écoute une fois de plus cette voix inoubliable.