Nous allons trop vite. La politique va trop vite, les nouvelles vont trop vite, et plus personne ne prend le temps de passer un moment tranquille à écouter un morceau de musique, à lire un livre épais, ou à écouter et regarder du slow art pendant 36 heures au Concertgebouw de Bruges. La salle de concert de Bruges organise donc un festival intitulé. Lent(36h). Intrigant, car est-ce que ça se vend, le slow art ?
Ils ont semblé en douter eux-mêmes pendant un certain temps. Dans le livre du programme, ils ont prévenu à l'avance : en tant que visiteur, tu ne dois pas vouloir tout expérimenter, car il y a une chance que tu tombes dans une sorte de vortex inertiel. Si cela n'était pas déjà arrivé lors de l'événement d'ouverture, qui consiste en une tentative de record : combien de temps un groupe de personnes peut-il faire sur une distance de 50 mètres. Le record s'élèverait à 3 heures. En tout cas, les organisateurs espèrent ne pas le battre, sinon le reste du programme risque de manquer de temps.
Nous avions voulu te présenter tout cela dans un amusant jeu de questions-réponses en ligne avec les créateurs, via un live hangout Google plus rapide et moderne, mais cela s'est avéré difficile. Trois hommes avec un flux vidéo HD sur le même câble depuis le même bureau, des microphones s'enregistrant les uns les autres au lieu de s'enregistrer eux-mêmes, nous étions soudain revenus au siècle dernier. La connexion était donc un peu trop lente pour les informations rapides que nous voulions diffuser. C'est pourquoi le programmateur de danse a abandonné le film.
Ce qui ne change rien au fait qu'il un événement passionnant peut l'être, ici même, à Bruges. Surtout ceux qui se sont déjà un peu lassés du centre touristique de la ville et qui veulent aussi savoir ce qui se passe vraiment : allez-y et vivez l'expérience. Juste pour entendre pendant 10 heures tous les psaumes chantés, intégraux, lents. Ou pour voir un danseur qui, pour une fois, prend la lenteur comme point de départ, au lieu de la grâce flottante et rapide.