Le jeudi 20 août, le festival annuel Orlando reprend à Kerkrade. Créé en 1982 par le violoncelliste Stefan Metz, cet événement attire depuis plus de trois décennies de jeunes musiciens à l'abbaye de Rolduc pour se former à la pratique musicale. Nommé d'après le célèbre quatuor Orlando de l'époque, le festival accorde traditionnellement une grande attention aux cordes, mais les autres instruments ne sont pas oubliés pour autant. Cette année, par exemple, il y a un concours de trio de piano, dans lequel sept ensembles se disputent le premier prix.
Pendant longtemps, le festival s'est déroulé entre les murs protégés de Rolduc, mais en 2014, le directeur artistique de l'époque, Maarten Mostert, a élargi ses horizons en organisant également des concerts dans la région. Ce faisant, il a non seulement exploité un nouveau public, mais a également généré des revenus considérablement plus importants, ce qui n'est pas un luxe en ces temps durs d'austérité. Après l'édition réussie de l'année dernière, Mostert a démissionné de son poste pour se concentrer sur son travail de directeur artistique de la Biennale du violoncelle et de violoncelliste de l'Amsterdam Sinfonietta.
Amour pour Arnold Schoenberg
Mostert a été remplacé par l'altiste Henk Guittart, qui signe pour l'épisode actuel. Guittart a cofondé le Schönberg Ensemble en 1974 avec Reinbert de Leeuw et a initié le Schönberg Quartet deux ans plus tard. En 2009, l'ensemble a fusionné avec le club de fusion Asko|Schönberg et le quatuor a cessé d'exister. Signé Guittart au Schönberg Ensemble avec De Leeuw pour la programmationAu festival d'Orlando, il peut fixer lui-même le cap.
Sa programmation s'étend sur trois siècles, de Haydn à Schulhoff et de Berlioz à Louis Andriessen. Le passionné Guittart ne cache pas non plus son amour immémorial pour Arnold Schönberg. Le vendredi 28 et le samedi 29, par exemple, la version d'ensemble de la merveilleuse œuvre de Schönberg, toujours très romantique, sera jouée. Sechs OrchesterliederLe festival de musique de chambre de l'Université d'Anvers a été l'occasion pour Guittart d'interpréter, aux côtés de la Quatrième Symphonie de Mahler, l'œuvre la plus célèbre de l'histoire de la musique. Guittart dirige lui-même l'ensemble recruté parmi les musiciens du festival, qui se pare du nom fantaisiste de "Gruppo Montebello" (notez le jeu de mots).
Où sont les femmes ?
Comme il sied à un festival consacré aux jeunes talents musicaux, l'accent est mis sur les compositeurs vivants. Bob Zimmerman (1948), ancien collègue de Guittart au sein de l'Ensemble Schoenberg, est représenté avec Cinq ou six bagatelles brillantes pour trio de piano ; Sam Wamper (né en 1983) a écrit la pièce imposée pour le concours de trio de piano, Portrait de lumière. Le compositeur en résidence Robin de Raaff (1968) est représenté avec quatre compositions et a écrit la pièce d'ensemble spécialement pour le Gruppo Montebello. Carmina chromatico.
Bref, un programme large et varié. - Mais... j'ai une question pressante : où sont les femmes ? Oui Debussy et Ravel, non Lili Boulanger. [Tweet "Festival d'Orlando : oui Debussy et Ravel, pas Lili Boulanger"] Oui Busoni et Schoenberg, pas Ruth Crawford. Oui Krenek et Schulhoff, pas Elizabeth Maconchy et Rosy Wertheim. Même parmi les vivants, les femmes brillent par leur absence. Aucune note de - je vais juste deviner - Sofia Gubaidoelina, légèrement plus âgée qu'Andriessen ; Kaija Saariaho, la contemporaine de Zimmerman ; Vanessa Lann, du même millésime que De Raaff ; Helen Grime, seulement deux ans plus âgée que Wamper.
Je viens d'allumer une bougie à Marie. Mon appel : "Kindle the heart of Henk Guittart in love with the music of ladies like...". Ig Henneman, Caroline Ansink; Mayke Nas; Rozalie Hirs; Sinta Wullur, Calliope Tsoupaki, Aspasia Nasopoulou, Mathilde Wantenaar...' - La Sainte Vierge doit avoir son mot à dire au Grand Séminaire de Rolduc.
J'attends avec impatience le prochain festival d'Orlando !
Le festival d'Orlando se déroule du 20 au 29 août. Tu trouveras un aperçu de tous les programmes ici.