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Querelles et émotions rebelles

Il y a des années, le Nederlands Dans Theater s'est profilé avec le slogan "challenging dance". Ce slogan s'applique bien à Tout droit. Ce spectacle de la compagnie de jeunes NDT2 a été présenté pour la première fois au Holland Dance Festival à La Haye le 18 février. La compagnie ne rend pas immédiatement les choses faciles pour son public avec les quatre pièces dansées, mais pour ceux qui savent faire preuve d'empathie, il y a beaucoup à apprécier.

Tout droit associe du matériel plus ancien à de toutes nouvelles œuvres : deux courts ballets que le grand maître Hans van Manen a écrits pour le NDT dans les années 1990 et deux premières mondiales des jeunes chorégraphes Edward Clug et du duo Sharon Eyal et Gai Behar.

La soirée commence par Deux de Van Manen, l'un de ses duos d'amour, mais c'est un amour voué à l'échec qui dégénère en une violence de plus en plus grande et un adieu irrévocable. Dans ce spectacle, l'accent est trop mis sur la perfection de la danse, au détriment des sentiments et de la tension entre les personnages, qui sont si essentiels chez Van Manen. Ce qui n'aide pas non plus, c'est le son en boîte, qui rend le spectacle plus difficile à suivre. Berceuse élégiaque de Ferruccio Busoni semble boueuse.

La deuxième œuvre de Van Manen, SoloLa première Partita pour violon de Bach est une manifestation joyeuse de la puissance et de la virtuosité masculines. Sur la Première Partita pour violon de Bach, Greg Lau, Helias Tur-Dorvault et Miguel Duarte sautent et tournoient sur le sol comme de joyeux satyres pleins d'adrénaline. Comme trois facettes d'une même personnalité, ils s'invitent parfois l'un l'autre, puis se chassent l'un l'autre. Les trois danseurs sont très différents en termes de physique et d'expression, mais ils interprètent ensemble un personnage de façon convaincante.

Eyal et Behar

Le dernier travail avant la pause, Sentiments d'Eyal et Behar, met un certain temps à démarrer. Le duo israélien contrebalance régulièrement le côté cérébral que les chorégraphies du NDT ont tendance à avoir. Il en va de même pour SentimentsL'œuvre de la chanteuse est une œuvre d'art, mais elle est différente de l'atmosphère extatique qui caractérise leurs œuvres précédentes pour le NDT. Dans cette production, la soliste Alice Godfrey, qui est de plus en plus un visage déterminant de la compagnie, subit différents états d'âme. En dessinant ses émotions dans l'air avec son doigt, elle semble avoir une emprise sur elles et, par extension, sur le public. Le contrôle de ses sentiments prend forme dans un grand groupe de personnages uniformément mouvants et courbés qui reflètent servilement ses mouvements. Jusqu'à ce qu'il y ait une fissure dans l'unisson et que ses sentiments commencent à suivre leur propre voie. Grâce en partie à la musique hypnotique d'Ori Lichtik, à l'alternance entre le travail en solo et en groupe, et à l'expression émotionnelle de Godfrey, Sentiments obsédant et captivant. Il y a une autre surprise étrange à la fin.

L'homme et la machine

Après la pause Homme à tout faire par le Roumain-Slovène Edward Clug, qui a créé une pièce pour le NDT l'année dernière. Homme à tout faire est un mélange ludique, bien qu'un peu trop long, de rencontres : en groupe ou en duos et trios. Des personnes qui font ou subissent des choses machinales à partir de leur petite humanité émotionnelle. Bon gré mal gré, leurs mouvements deviennent des schémas et des rouages, qui fonctionnent de façon surprenante et parfois drôle. Les mains et les pieds occupent le devant de la scène. Tout cela s'accorde parfaitement avec la musique de Milko Lazar, qui utilise le piano et la batterie pour créer des paysages sonores répétitifs et minimalistes.

En tout et pour tout, nous ne voyons pas plus de 50 minutes de danse réelle, mais avec cela, c'est... Tout droit pas trop court : les quatre pièces demandent pas mal de concentration de la part du spectateur et offrent beaucoup de matière à réflexion. Les influences sont diverses ; les voix off qui ont (trop) souvent fait leur apparition au NDT ces derniers temps sont agréablement absentes. Les œuvres choisies exposent, peut-être à l'exception de DeuxL'homme et la machine, l'homme et les sentiments, le groupe et le solitaire, le dominant et le dominé.

Avec cela Tout droit n'est pas une entrée pour un public novice en matière de danse. Il s'agit toutefois d'un spectacle richement varié dans lequel les jeunes danseurs brillent.

Vu : 18 février 2016, Theater aan het Spui, La Haye. Tournée jusqu'au 31 mars. Infos et billets www.ndt.nl

Frans van Hilten

Je suis une journaliste culturelle indépendante. Parce que je pense qu'une voix culturelle indépendante est importante, j'aime écrire pour cette plateforme.Voir les messages de l'auteur

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