Le lundi 14 mars, le Théâtre Rotterdam présentera ses projets pour la prochaine période du plan artistique. Le jeudi 10 mars, Bianca van der Schoot en a déjà parlé lors d'une réunion publique avec une classe d'étudiants en théâtre d'Utrecht. Ce qui ressort clairement de son récit, c'est qu'elle n'a guère envie d'amener le répertoire mondial avec l'ancienne part de théâtre Ro au Théâtre Rotterdam. Elle est beaucoup plus intéressée par les productions qui explorent les relations avec le public de toutes sortes de façons. Van der Schoot, qui s'est elle-même fait un nom en tant qu'innovatrice du mime, ne sera donc pas si prompte à mettre en scène un Tchekhov dans le Schouwburg de Rotterdam lui-même
Bianca van der Schoot succédera à Alize Zandwijk en tant que directrice artistique du Ro Theater, qui fusionnera avec Productiehuis Rotterdam, Wunderbaum et le Rotterdam Schouwburg au sein de la nouvelle compagnie mégapole dirigée par... Johan Simons (qui sera également à la tête d'un festival et d'une entreprise en Allemagne). Avec ses projets innovants, elle s'inscrit dans une tradition de destruction créative que l'on peut désormais qualifier de typiquement rotterdamoise. Après tout, au début des années 1970, la ville de la Meuse a choisi de dissoudre la Nieuw Rotterdams Toneel, une entreprise calquée sur la Nederlandse Comedie. L'argent ainsi libéré a été consacré par la ville à 17 nouvelles initiatives indépendantes de créateurs de théâtre.
Au début des années 1980, Annemarie Prins a provoqué une émeute en licenciant la quasi-totalité du personnel lorsqu'elle a pris ses fonctions au théâtre ro, afin de commencer avec du sang neuf. Après la démolition du vieux théâtre, les jeunes maestros Jos Thie et Antoine Uitdehaag ont choisi de travailler dans un ancien hall d'usine hydraulique à la périphérie est de la ville, et étaient donc en avance sur leur temps.
C'est le lundi 14 mars que l'on saura exactement à quoi ressembleront les nouveaux plans de la nouvelle maison du théâtre de Rotterdam. Il est d'ores et déjà clair que la grande structure veut avant tout être à petite échelle. Interrogé à ce sujet, Van der Schoot a tenu à préciser que même en interne, ils ont été avertis de ne pas transformer la nouvelle compagnie en une grande "maison de production". Dans une telle maison de production, dont 20 ont été créées par Halbe Zijlstra au cours de la période précédente du plan artistique couperEn revanche, une organisation de base offre un climat dans lequel les nouveaux créateurs peuvent constamment trouver leur propre forme. Cela diffère donc considérablement d'une compagnie dirigée par un directeur artistique qui fixe un cap substantiel et qui, avant tout, amène le théâtre dans de grandes salles. Van der Schoot veut remplir "avec souplesse" l'obligation de concentrer une partie importante du travail sur des salles d'au moins 400 places. Elle continuera également à réaliser des performances et des installations avec Suzanne Bogaerdt, avec qui elle travaille depuis le début de ce siècle dans des performances parfois controversées.
En optant rigoureusement pour une direction artistique personnelle, Bianca van der Schoot s'assure au moins que la vie théâtrale de Rotterdam continuera à fournir l'agitation nécessaire. Le théâtre de répertoire soigné ne se fera à nouveau pas à Rotterdam. Pour Molière, les fans devront se rendre dans d'autres compagnies et d'autres villes.