C'était notre poisson d'avril pour 2016. Merci d'avoir partagé !
Lors de travaux de rénovation dans le bâtiment de la Stadsbank van Lening, sur l'Oudezijds Voorburgwal d'Amsterdam, un manuscrit d'une œuvre poétique attribuée depuis par les historiens de la littérature à Joost van den Vondel (1587-1679) a récemment été découvert. Il s'agit d'une version rudimentaire et inachevée d'une pièce de théâtre intitulée "Alva" et datée d'environ 1660. Au cours de cette période, la plus prolifique de la vie de Vondel, le plus grand poète que notre pays ait connu a travaillé sur un certain nombre d'œuvres théâtrales majeures, dont Jephta et Le Roi Edipe.
On connaissait déjà un poème satirique de Vondel consacré au pouce d'Alva, que le général espagnol avait perdu lors du siège d'Anvers. Selon Ties Gerbrandi, spécialiste de Vondel, la pièce "Alva", aujourd'hui découverte, présente de grandes similitudes avec Edipe. Il est donc probable que Vondel ait travaillé sur une nouvelle pièce historique basée sur ce mythe grec antique, tout comme il avait initialement basé son chef-d'œuvre le plus célèbre, Gysbrecht van Aemstel, sur l'histoire de la chute de la Troie grecque, telle qu'elle est décrite par Virgile dans son œuvre De Aeniis.
En l'occurrence, il s'agit de la ville de Brielle, en Hollande méridionale. La prise de cette ville par les mendiants de mer en 1572 a marqué un tournant dans la guerre de quatre-vingts ans. La tradition veut qu'Alva ait perdu ses "lunettes" ce jour-là. Le même thème apparaît également dans le mythe d'Œdipe, décrit pour la première fois au quatrième siècle avant J.-C. par le dramaturge grec Sophocle : après avoir découvert qu'il avait épousé sa propre mère et tué son père à son insu, le roi de Thèbes se crève les yeux et quitte le pays.
Le chef-d'œuvre jusqu'ici inconnu de Vondel sera présenté cet après-midi au Stadsschouwbrug d'Amsterdam, lors d'une conférence à laquelle participeront, entre autres, Gijs Scholten van Aschat et Pierre Bokma.