Le célèbre logo du tigre du Festival international du film de Rotterdam (IFFR) a été transformé en une Planète IFFR colorée, dans laquelle, avec un peu d'effort, on peut encore trouver le tigre. Cette couleur se reflète également dans la programmation. Je suis à la recherche des plus belles perles du programme. Des États-Unis nous arrive 'Paterson', un film de Jim Jarmusch. Mais il y en a d'autres, d'Italie par exemple.
Il tempi felici verrano presto
I tempi felici verrano presto' d'Alessandro Comodin est une sorte de fable sur deux garçons, une fille et des loups invisibles. Les garçons sont en fuite, car on entend des voix d'hommes et des aboiements de chiens en arrière-plan. Une autre histoire est celle d'une jeune femme qui arrive, allongée sur le dos d'un âne. Cet âne est ensuite attaqué par un loup et blessé. À un moment donné, elle trouve l'un des garçons en train de pleurer dans une fosse. Il sursaute et la prend par-dessus son épaule. S'est-il transformé en loup ?
Dans l'une des plus belles scènes, la fille flotte dans un lac les yeux fermés, très prudemment le garçon vient à la nage et s'approche silencieusement d'elle. Comme un loup, qui attend le bon moment pour se jeter sur sa proie. L'histoire n'est pas racontée chronologiquement, la scène finale est plus ou moins le début. Le réalisateur Comodin dit dans son introduction que l'histoire n'est pas importante, il voit plutôt son histoire comme et un documentaire.
Il Tempi' rappelle les films peu soignés du cinéaste argentin Lisandro Alonso, avec des titres comme Los Muertos et Jauja. Comme Comodin, il réalise des films très idiosyncrasiques, qui se déroulent souvent dans une nature brute. Tous deux répugnent à tout effet. Comodin pousse parfois un peu trop loin son intransigeance. Il montre par exemple à l'infini le vol des garçons, souvent filmés de dos dans la pénombre.
Au moins et 15 minutes de long. Pourtant, le fait que Comodin ne fasse aucune concession sur sa façon de filmer montre du cran. Avec très peu de moyens, il parvient à créer une tension dramatique maximale.
Antonio Un Dois Três
Le film portugais Antonio Un Dois Três, premier long métrage du Brésilien Leonardo Mouramateus, est totalement différent. Ce film relationnel a une histoire : un jeune acteur, Antonio, va chercher des affaires dans la maison de son ex-petite amie à Lisbonne. Il y rencontre Deborah, une jolie fille brésilienne qui vit à Moscou et loue une chambre dans la maison de l'ex d'Antonio pour une courte période. Ils tombent amoureux l'un de l'autre.
Nous voyons Antonio et d'autres acteurs répéter une pièce d'un metteur en scène brésilien contraire. Avec intelligence et imagination, Mouramateus mélange des intrigues tirées de la vie réelle de ses personnages avec des bribes du roman Les nuits blanches de Dostoïevski. Le jeu des jeunes acteurs est solide comme le roc, en particulier celui de Mauro Soares (Antonio) et de Deborah Vieges. Central, ce sont toutes sortes de solitudes et d'amours dans la grande ville. Leonardo Mouramateus est un nom à surveiller.
Paterson
Jim Jarmusch, le réalisateur culte de films aussi délectables que Stranger than Paradise, Down by Law et Night on Earth, est en pleine forme avec Paterson. Avec son style typiquement humain, Jarmusch est en pleine forme avec Paterson. toucher, Des observations subtiles, excentrique humour, il raconte l'histoire d'un sympathique chauffeur de bus flegmatique, excellemment interprété par Adam Driver. Un nom bien choisi. Il mène une vie bien réglée avec sa petite amie iranienne super mignonne, Laura (Golshifteh Farahani).
Elle est conceptrice et excelle dans la fabrication. des petits gâteaux. Le jour, il conduit son bus, le soir, il boit un verre de bière dans son pub habituel et écrit des poèmes sur les petites observations quotidiennes et les bribes de conversations qu'il attrape dans son bus. À la maison, ils ont un bouledogue, qui est très drôle et qui a une énorme forte présence. Ce bouledogue marque un tournant important dans le film.
Paterson, c'est un peu le Jour de la marmotte avec un schéma de vie figé, où chaque jour se déroule presque à l'identique. Avec ce film, Jim Jarmusch prouve une fois de plus sa grande valeur, en créant son propre univers humain, plein d'esprit et immédiatement reconnaissable.