Durabilité, diversité et démocratie. Ce sont les valeurs fondamentales de la capitale européenne de la culture, qu'Aarhus aspire à être cette année. C'est ce que dit le maire Jacob Bundsgaard. Rebecca Matthews, la directrice générale d'Aarhus 2017, le dit. Si ces valeurs se reflètent également dans le programme, Juliana Engberg, directrice du programme d'Aarhus 2017, a bien fait son travail.
Les discours des autres orateurs suivent le même train de pensée. Le Premier ministre danois Lars Løkke Rasmussen souligne les différences entre Aarhus et l'autre capitale européenne de la culture : Pafos, à Chypre. Mais ce qui lie les deux, c'est qu'elles sont toutes deux membres de la famille européenne et qu'elles partagent le principe européen : apprendre les unes des autres, et protéger la liberté et la démocratie. Une Europe où la diversité est précisément sa force.
La reine Margrethe du Danemark affirme que la culture est ce qui nous lie en tant qu'êtres humains. Soyez fiers de votre propre culture, mais soyez ouverts à l'inspiration venant de l'extérieur, dit-elle. L'identité danoise et l'orientation internationale ne s'excluent pas nécessairement l'une l'autre.
Ce sont des sons que l'on n'entend plus guère sans contestation au Danemark. Le pays, après tout, où l'idéologie populiste de DF, Dansk Folkeparti, gagne du terrain. Mais il s'agit aussi d'une question européenne. Européen comme dans UE, et capitale européenne de la culture. Les conseillers municipaux de DF se joignent d'ailleurs aux réjouissances sans rechigner.
Kom så, Aarhus
La diversité est évidente dans la programmation du programme d'ouverture. 'Hør en stemme' est basé sur la chanson folklorique kurde Kus Dili, et est chanté et dansé par la Turco-Danoise Luna Bülow Ersahin. La chanson "More fair than the sun" de Sunleif Rasmussen, composée spécialement pour l'occasion, ressemble à un mélange du Boléro de Ravel et de To Axion Esti de Theodorakis. 'To A New World', également une première mondiale, sonne jazzy et les paroles sont basées sur un texte de Martin Luther. Ce n'est pas une coïncidence, en cette année Luther et dans le Danemark luthérien. L'Ode à la joie de Beethoven apporte la touche finale.
Après les encouragements de la reine (Viens ici, Aarhus ! =Hup Aarhus !) et son acte d'ouverture cérémonial en soulevant un bateau miniature, le défilé festif à travers la ville se met en route.
Et cela ne pourrait pas être plus danois. Des bateaux vikings, encerclés par des milliers de lanternes de bateau, flottent dans les rues. Mais ce n'est qu'une image. La musique est différente : un mélange de musique chorale d'inspiration nordique, de chansons d'inspiration orientale et de rythmes de danse entraînants. Ensemble, ils saluent le port.
Là, des images lumineuses clignotent sur les parois des silos à grains. Les lumières centralisées des lanternes changent de couleur au rythme de la musique et des images lumineuses. Sans transition, DJ Static reprend la musique des chœurs et les rythmes résonnent dans le port. Pendant ce temps, les feux d'artifice éclatent.
De temps en temps, des applaudissements retentissent de la part des spectateurs, puis les coureurs répondent en battant rapidement les voiles de leurs bateaux. La frontière entre le spectateur et le participant s'estompe. Ou, pour le dire avec les mots des journalistes du Jyllands-Posten : à ce moment-là, les Aarhusiens abandonnent leurs réserves et embrassent Aarhus2017 comme quelque chose qui leur est propre. C'est ainsi qu'émerge la fête populaire tant espérée par les organisateurs.
Voir ici Des images que les Danois ont fabriquées eux-mêmes.