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Chablis, riesling, bardolino et cinq indies : Boulevard réussi

Déguster du vin et écouter de la musique médiévale sont des choses que l'on ne fait généralement qu'avec des visages très sérieux. Il a donc fallu cinq verres, trois chanteurs ivres et une bonne heure pour que la foule présente dans la sobre église Heilig Hart de Den Bosch se détende un peu. Avec un Frontignan en prime.

On se prend à imaginer le dîner extraordinaire que l'on aurait pu déguster avec ces vins. L'événement "Lassus Grand Cru" était une dégustation de vins accompagnée de musique et d'amuse-gueules. La partie apéritive était malheureusement limitée à six cubes de fromage et quatre mini-sandwichs pour des tables de cinq personnes, mais les vins étaient divins.

Amateurs ivres

Après un tel concert arrosé de vin, le bus qui retourne au cœur du festival a un son très différent de celui d'un bus de la ville d'Utrecht pendant le Festival Oude Muziek. Quoi qu'il en soit, le boulevard des festivals de théâtre est plus bordeaux que l'événement gastronomique d'Utrecht. Il doit y avoir une différence. Même si j'aimerais bien entendre des chansons à boire médiévales interprétées par les chanteurs amateurs ivres auxquels elles étaient destinées. En parlant d'instruments originaux.

Surtout sur Boulevard, cela pourrait très bien être le cas. Bien sûr, il faut avoir du cran pour ouvrir un crack alcoolisé à la musique de luth et de flûte. C'est arrivé une fois pendant le concert. Essayons plus souvent l'année prochaine.

Crédits

Typiquement Boulevard", a dit un visiteur du festival à sa compagnie après la fin d'"Indian", la pièce que j'ai vue après "Lassus". Cette production de la jeune garde de la compagnie De Warme Winkel, désormais bien établie, est en effet un véritable spectacle de boulevard. Inspirés par l'environnement boisé de l'hôpital psychiatrique Coudewater à Rosmalen, les cinq membres de De Hotshop ont créé une pièce de théâtre sur le thème de l'amour et de la mort. Amérindiens. C'est assez délicat, bien sûr, parce qu'à notre époque, où l'appropriation est très répandue, en tant que Néerlandais blanc, on ne va pas danser autour d'un totem avec un costume indien.

Il faut donc commencer à parler de la lente tuerie qu'a été la conquête des Amériques par nos ancêtres. Mais ce sujet est tellement vaste qu'à la fin, on préférerait disparaître dans le sol. C'est ce qu'ils font, les jeunes acteurs. Une autodérision légitime.

Problèmes majeurs

Un beau théâtre en plein air, donc. On aimerait que les créateurs échappent un jour au besoin contemporain qu'ont les jeunes artistes d'aborder à chaque fois les grandes questions de la vie. Ils pourraient apprendre quelque chose des générations qui les ont précédés. Une petite histoire peut très bien représenter quelque chose de beaucoup plus grand. Nous, le public, sommes parfaitement capables d'imaginer nous-mêmes les grandes implications de ces petites histoires.

C'est peut-être la plus grande leçon de ces dix derniers jours de Festival Boulevard. La nouvelle génération de metteurs en scène, en particulier, a tendance à moraliser. Le public de Bossche, surtout le public de Bossche, n'en a pas besoin. Il est tout à fait capable de trouver lui-même cette morale. J'espère que dans les prochaines éditions, ces deux groupes se parleront encore plus intimement qu'aujourd'hui, surtout en dehors des représentations. Le festival offre toutes les possibilités à cet égard.

Wijbrand Schaap

Journaliste culturel depuis 1996. A travaillé comme critique de théâtre, chroniqueur et reporter pour Algemeen Dagblad, Utrechts Nieuwsblad, Rotterdams Dagblad, Parool et des journaux régionaux par l'intermédiaire d'Associated Press Services. Interviews pour TheaterMaker, Theatererkrant Magazine, Ons Erfdeel, Boekman. Auteur de podcasts, il aime expérimenter les nouveaux médias. Culture Press est l'enfant que j'ai mis au monde en 2009. Partenaire de vie de Suzanne Brink Colocataire d'Edje, Fonzie et Rufus. Cherche et trouve-moi sur Mastodon.Voir les messages de l'auteur

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