Jan Baeke est associé à Poetry International en tant que programmateur depuis de nombreuses années. Dans ce podcast, je lui parle du programme et du thème de cette 49e édition : La nation de la poésie. Il est question de nationalisme, bien sûr, mais aussi d'identité. Et du rôle que joue la poésie dans ce domaine. Et puis, bien sûr, il ne s'agit pas principalement de chansons populaires.
Nous parlons du goût de Baeke pour la poésie française, anglaise et américaine. Nous parlons des frontières mouvantes de ce qui est autorisé et de ce qui ne l'est pas. Après avoir évoqué les poètes invités à cette édition, nous parlons d'engagement. La question se pose de savoir s'il y a aussi de la place pour la poésie apolitique.
Baeke lui-même abordera cette question dans son talk-show du vendredi 1er juin au soir. Il s'entretiendra alors avec Patricia Lockwood, entre autres, mais surtout avec la poétesse russe Maria Stepanova, qui dirige elle-même un site d'information indépendant dans la Russie de Vladimir Poutine.
Parole d'homme
Nous parlons aussi brièvement des raisons pour lesquelles tous les poèmes interprétés ne sont pas nécessairement de bons poèmes. Baeke note, par exemple, qu'une grande partie de la poésie dans la tradition du spoken word est fortement autobiographique et n'a parfois que peu de rapport avec le monde en dehors de celui de l'interprète lui-même.
8 chapitres
Pour te faciliter la lecture mais surtout l'écoute, le podcast est divisé en huit chapitres, entre lesquels tu peux basculer grâce aux boutons de commande.
1 : Jan Baeke explique pourquoi il apprécie davantage la poésie française, américaine et anglaise que la poésie néerlandaise.
'En France, la tradition de la poésie remonte à beaucoup plus loin. La langue y a également beaucoup moins changé. Nous lisons difficilement Vondel, ou Cats, alors que les Français lisent encore leurs poètes du seizième ou du dix-septième siècle.'
2 : Sur le thème du festival : La nation de la poésie/la poésie de la nation : quel est le rapport entre la poésie et le nationalisme ?
'Vous avez des pays où l'origine du poète, le pays ou la région d'où il vient, compte énormément pour la poésie qu'il écrit.'
3 : Quels poètes recherches-tu sur un tel thème ?
'Patricia Lockwood est quelqu'un qui est très opposé à ce que le monde de Trump veut faire de son pays.' 'Le poète birman Zeyar Lynn est quelqu'un qui ne critique peut-être pas beaucoup la poursuite par les Birmans de leur propre identité nationale, mais il fait de son mieux pour faire un bruit différent.'
4 : Sur l'engagement dans la poésie, et pourquoi la poésie n'a pas besoin d'être un festival politique.
'Contrairement à la poésie des années 1960 et 1970, tu ne trouveras pas de pamphlétaire univoque parmi la génération actuelle de poètes engagés. C'est là, mais l'œuvre expose plutôt qu'elle ne réagit aux mécanismes qui sous-tendent certaines évolutions.'
5 : Sur la différence entre la poésie littéraire et la poésie scénique, et pourquoi le spoken word ne fera pas bientôt partie intégrante d'un festival comme Poésie.
Beaucoup de textes de Spoken Word sont très autobiographiques. Pour moi, cela ne devient vraiment intéressant que lorsque le texte devient si intense et convaincant qu'il dépasse le cadre purement autobiographique. Il devient alors pertinent pour l'auditeur et, en fin de compte, pour le lecteur.
6 : Dans le talk-show du vendredi soir.
'Je veux en fait utiliser certaines questions pour voir si les gens voient encore de la place pour le nationalisme ou l'idée de 'la nation' dans leur poésie. Est-ce que c'est quelque chose que tu dois embrasser ou critiquer de toutes les manières possibles ? Ou bien la poésie doit-elle se manifester comme un sanctuaire dans lequel l'origine nationale ne joue aucun rôle ?
7 : La poésie de droite existe-t-elle ?
'Je ne tombe pas dessus, mais c'est peut-être parce que je ne cherche pas correctement. D'un autre côté, je pense que si tu veux prêcher la révolution de droite, tu ne choisiras pas si vite la poésie. Parce qu'on ne touche pas beaucoup de gens avec ça.'
8 : Y a-t-il des développements que tu as manqués ?
'J'ai l'impression de bien regarder les choses qui se sont déroulées en dehors des sentiers battus de la littérature. Au début de ce siècle, nous avons inclus plusieurs fois la poésie slam dans le festival. Nous n'avons laissé passer cela que parce qu'il ne s'est finalement pas passé grand-chose de nouveau dans ce domaine.'
Bonne écoute !