L'année dernière, le bruit a soudain couru : l'animation néerlandaise va percer, une véritable industrie de l'animation a émergé. La raison en était la première de HeinzLa version cinématographique fantaisiste et décalée de Piet Kroon des bandes dessinées de Windig et De Jong. Ce n'est pas un film pour enfants. Et certainement pas un clone de Disney.
Nous parlons ici de longs métrages d'animation, et il y en a beaucoup en production ou en préparation aux Pays-Bas. Nous pouvons nous attendre à des résultats dans les années à venir. Et maintenant que, en raison des fermetures de salles de cinéma, nous sommes battus pour le visionnage à domicile, il vaut la peine d'explorer le terrain à l'avance. Voici cinq conseils dans un ordre relativement aléatoire - des animations longues créatives et frappantes qui montrent tout ce qui est possible.
Les quatre premiers sont visibles à l'adresse suivante picl.fr, l'auditorium en ligne des salles de cinéma. Pour le cinquième, il faut aller chez le concurrent Netflix. Amazon Prime.
Mind My Mind.
Floor Adams se révèle être un grand talent avec cette plongée dans les perceptions d'un jeune autiste amoureux. Alors que le protagoniste se débat avec les conventions sociales, il tente de suivre les conseils de son alter-ego. Celui-ci réside dans sa tête et c'est là qu'il cherche les manuels appropriés. Parfait pour l'animation, qui ajoute une dimension supplémentaire, un peu étrange, au fait réaliste. Ce joyau bien de chez nous a déjà été récompensé par de nombreux prix dans des festivals et - malgré sa durée serrée de 30 minutes - sort dans les salles de cinéma.
J'ai perdu mon corps.
À quel point le long métrage et le drame animé peuvent être proches l'un de l'autre, c'est ce que prouve cette fantaisie émouvante et primée à Cannes de Jérémy Clapin. Un conte magnifique et émouvant sur le destin et la façon d'y échapper. Vu du point de vue d'une main séparée par accident d'un garçon reclus et maladroit qui ne sait (encore) pas comment aborder une fille.
La Fameuse invasion des ours en Sicile.
Dure, poétique et sobrement expressive, cette fable aux multiples facettes raconte les aventures d'un ours folklorique migrant vers le monde des humains. Elle plaît aux enfants comme aux adultes. Basé sur le livre classique pour enfants de Dino Buzzati. Désormais animée par Lorenzo Mattotti, qui jouissait déjà d'une formidable réputation en tant qu'illustrateur et auteur de bandes dessinées.
Le grand méchant renard et autres contes.
Dans cette comédie dessinée en style libre mais axée sur les personnages, la vie apparemment idyllique d'une compagnie d'animaux de ferme est en train de voler en éclats. De nombreux modèles de rôles stéréotypés sont renversés de façon décisive. Un film pour enfants que les adultes aimeront aussi, grâce à son mélange contagieux de burlesque, d'ironie et d'hommage aux comédies classiques. Il prouve en passant qu'une animation 2D relativement simple peut être plus expressive que le travail informatique en 3D de Disney-Pixar.
Défait.
Comme le cinquième, mais certainement pas le moindre bout cette série largement acclamée sur Amazon Prime, pour laquelle l'animation est venue en mains hollandaises. Cette histoire émouvante et fascinante d'une jeune femme dégringolant à travers le temps aurait également pu être réalisée simplement comme un long métrage. Mais là encore, c'est précisément l'animation - réalisée dans un style très réaliste - qui lui donne une dimension supplémentaire. Avec Hisko Hulsing comme réalisateur et Submarine comme studio, il s'agit d'une merveilleuse carte de visite pour l'industrie émergente de l'animation néerlandaise.