Les Pays-Bas ne sont pas assez grands pour accueillir deux grands producteurs de comédies musicales. C'est la seule conclusion que l'on peut tirer du départ d'Albert Verlinde de Stage Entertainment. Alors qu'il était en train d'aider l'entreprise à surmonter la crise du covid, il a annoncé aujourd'hui qu'il quitterait l'entreprise le 1er décembre. Ou devrions-nous dire "Joop" ?
Si une chose est apparue clairement à Musicalland ces derniers temps, c'est que Joop van den Ende, le mécène qui s'est enrichi grâce aux grands spectacles et aux émissions de télévision, est en train de lui faire la vie dure. Albert Verlinde a repris le "bébé" de Joop, Stage Entertainment, il y a quelques années, et a connu un grand succès. Seulement, dans la presse, Joop ne cessait d'insister sur le fait que tout ce succès n'était pas dû à Albert, mais à Joop : Tina était à Joop, Lazarus aussi, Mama Mia bien sûr.
MadiaLane
Les relations entre les deux étaient mauvaises, et elles n'ont fait qu'empirer au cours de l'année écoulée. Joop estimait que Verlinde ruinait l'entreprise et que, dans le même temps, elle truquait les affaires de sa fille : Media Lane fonctionnait selon le modèle bien connu de Van den Ende, un modèle hybride où la télévision et le théâtre se complétaient harmonieusement.
Et puis il y a eu Le "musicalgate" (le scandale musical). L'ukase soudain à Amsterdam, au début de cette année, lorsque, à l'unisson avec le Conseil de la Culture, un Institut de développement pour les comédies musicales a été sorti du chapeau haut-de-forme. Une fondation (MusicalMakers) créée par le directeur du théâtre DeLaMar de Joop van den Ende un jour avant l'introduction de la demande de subvention, et une certaine fondation ROSE qui a soudainement reçu plus d'un million de subventions de quatre sources différentes, et un remaniement immobilier à Amsterdam West qui a finalement ajouté un bel espace pour Media Lane, Rose et MusicalMakers, cette fondation créée à la hâte.
Quelques milliards
Tout Joop, même s'il n'est pas là en personne. Les quelques milliards que possède le mécène se révèlent invariablement être un aimant pour plusieurs millions de subventions publiques lorsqu'il s'associe lui-même, ou par l'intermédiaire de sa Fondation, à un projet. Et cela n'a jamais été plus Stage Entertainment.
C'est ainsi que Stage Entertainment s'est retrouvée enfermée dans un carcan. La façon dont cela s'est passé en détail sera sans doute plus claire dans le futur, mais les possibilités de croissance ont été épuisées. La presse négative dont Verlinde a fait l'objet n'a pas aidé non plus, tout comme la nouvelle de l'arrivée d'une comédie musicale de Johan Cruyff dans un nouveau théâtre à Leusden. (dont nous reparlerons bientôt)
De nouvelles mesures de fermeture ne toucheraient pas Stage en plein cœur pour l'instant, l'entreprise est trop forte pour cela et les mesures de soutien du gouvernement sont suffisantes. C'est l'après-Corona (s'il y en a un) qui devrait susciter des inquiétudes. Mais rien à ce sujet pour l'instant. Dans le communiqué de presse relatif à son départ, Albert Verlinde déclare : "Maintenant que la programmation pour la période à venir est en place, je peux partir l'esprit tranquille".
Il s'agit d'un euphémisme particulier.