Une question importante n'a pas encore trouvé de réponse lors de la conférence de presse en ligne du Festival international du film de Rotterdam qui s'est tenue le 18 mai. La directrice du festival, Vanja Kaludjercic, y a présenté le programme du festival. IFFR termine son édition anniversaire au début du mois de juin. Une édition spéciale prolongée avec laquelle le festival célèbre à la fois le 50e anniversaire et le cinéma lui-même.
Mais corona joue également le jeu. La première partie en février, avec le Tigre et d'autres concours, était forcément en ligne. Au moins, la dernière semaine sera également en ligne. Mais est-ce que ce sera plus que cela ? En février, on s'attendait à ce que le public revienne dans les salles de cinéma en juin, pour vivre l'expérience d'un véritable festival. Kaludjercic parle maintenant de la "question à un million de dollars". Les cinémas pourront-ils ouvrir le 2 juin ? Il y a peu de chances, estime-t-elle. Des plans sont en cours d'élaboration pour éventuellement recourir à des tests rapides, mais rien de concret ne peut être dit sur cette possibilité non plus.
Supplément: Il vient d'être annoncé que le festival a obtenu le statut d'événement test. Cela signifie qu'avec un certificat de test numérique (avec résultat négatif) de testaccess.fr peuvent aussi se rendre physiquement au festival.
Le monde à venir
Passons au film qui ouvre ce dernier chapitre du festival - en ligne du moins, c'est-à-dire. Cet honneur revient à Le monde à venir de la réalisatrice norvégienne Mona Fastvold. Le titre de cette production américaine rappelle la science-fiction, mais il s'agit de l'histoire d'un amour interdit entre deux femmes dans une colonie américaine au milieu du dix-neuvième siècle. Kaludjercic dit avoir été impressionnée par les deux actrices lors de la première l'année dernière à Venise, où le film a été bien accueilli. À en juger par l'extrait projeté lors de la conférence de presse, il s'agit d'une production relativement classique, une ouverture qui peut plaire à un large public. Et un sujet qui a encore de l'importance, selon le réalisateur via le zoom.
Un havre pour le cinéma
Une première est le nouveau et également plus grand volet du programme Harbour, qui sera lancé en juin. Avec un nom qui fait référence à la dynamique de Rotterdam en tant que ville portuaire, Harbour devrait être un foyer pour la grande variété de films contemporains. Pour Kaludjercic, il est important que Harbour joue le rôle de colonne vertébrale du festival aux côtés des compétitions. Un programme plein de surprises et de découvertes.
L'importance de cette diversité chez Harbour ressort déjà de deux titres qu'elle cite en exemple. Luxuriance accidentelle du rébus aqueux translucide est un film d'animation croate très curieux, bourré de trouvailles, de références et d'énigmes. Aussi stimulant que le titre lui-même. Aurions-nous parfois atterri dans le cerveau enfiévré d'un passionné de films noirs ? Lorsque j'ai vu cette libre explosion d'imagination au festival d'animation d'Annecy, j'ai écrit dans mon carnet : mets la réalité et la logique sur pause pendant un moment.
Mais tu peux aussi à Harbour Lutar, lutar, lutar rencontre. Un documentaire (selon le catalogue de l'IFFR) passionné et convaincant sur deux fans de football brésiliens. Qui met aussi en lumière l'injustice, l'opposition, le racisme et les machinations de ceux qui détiennent le pouvoir.
Un homme et une caméra
Personnellement, j'aimerais faire basculer le titre de Dutch Harbour. Un homme et une caméra de Guido Hendrikx, qui a déjà attiré beaucoup d'attention au festival danois du documentaire CPF:DOX. Comme dans ses précédents Étranger au paradis encore une fois sur la base d'une idée personnelle. Hendrikx sonne à la porte des gens, laisse tourner la caméra mais reste par ailleurs silencieux comme une tombe. Comme un visiteur extraterrestre, pensez-vous parfois. Le résultat est un film intrigant, imprévisible et parfois même émouvant comme tu n'en as probablement jamais vu.
Le fait que Harbour puisse effectivement servir de base solide au festival est évident si l'on compare le programme de l'IFFR de cette année avec les éditions précédentes. Avec l'arrivée de Harbour, l'élagage nécessaire a été fait à la prolifération des (sous-)sections qui s'étaient développées au fil du temps. Cela ajoute certainement à la vue d'ensemble.
Un avenir radieux
En outre, la section familière Bright Future complète agréablement Harbour. Des œuvres de talents émergents, sélectionnées d'une manière légèrement différente cette année. Chacun des 14 programmateurs du festival a été autorisé à choisir un favori. Encore une fois, une production néerlandaise frappante : BERG par Joke Olthaar. À première vue, un film sur trois randonneurs en montagne, mais on les voit à peine. Les montagnes sont les véritables protagonistes. Des images en noir et blanc à couper le souffle dans ce que l'on pourrait appeler une méditation cinématographique.
Le programme comprend également les IFFR Talks, quatre IFFR Classics, des curiosités historiques au Cinema Regained et une section de courts et moyens métrages. Kaludjercic n'est pas peu fier de la section "Art Directions". Ici, des liens sont établis entre l'art et le cinéma. Avec des installations, de la réalité virtuelle et plus encore. Ce que je trouve passionnant, c'est la visite du Werner Guerilla Cinema. Un véhicule à l'allure extrêmement cool qui visitera Rotterdam en tant que cinéma mobile. Son nom est un hommage à l'inégalable Werner Herzog.
Le film de clôture est le film d'animation japonais Poupelle de Chimney Town. Comme l'ouverture, cette adaptation cinématographique expressive d'un livre pour enfants à succès pourra séduire un large public. Thème du changement climatique dans un conte philosophique dans lequel un monstre de déchets aide un petit garçon à prendre de la hauteur. Pour les cinéphiles de tous âges, le festival promet.
La dernière partie du festival se déroule du 2 au 6 juin. Les films sont disponibles en ligne jusqu'au 9 juin. Pour le programme complet, et les instructions sur les "tests d'accès" : iffr.com. Le film d'ouverture Le monde à venir est attendu dans les salles de cinéma en juillet.