Sami Yusuf fait salle comble au Concertgebouw avec un spectacle de musique cinématographique

C'est quelque chose que Sami Yusuf apporte sur scène : son propre groupe d'accompagnement composé de professionnels chevronnés, les voix célestes de Cappella Amsterdam et les sons traditionnellement méditerranéens de l'Amsterdam Andalusian Orchestra. Ensemble, ils créent une expérience sonore qui passe d'étangs calmes avec une fontaine gargouillante à des vents de steppes arides, des mers déchaînées et des montagnes écrasantes. On pourrait sans peine réaliser un film dans lequel la musique de Sami Yusuf jouerait le rôle principal.

Le 6 juin, dans un Concertgebouw plein à craquer, la dernière œuvre de Yusuf a enfin été créée en direct, après avoir été limitée, en 2020, à un seul enregistrement, réalisé par tous les musiciens dans l'isolement de leur propre studio, à cause de Corona. Cet enregistrement, toujours aussi émouvant, a depuis été visionné plus d'un demi-million de fois. Parmi ces centaines de milliers de spectateurs, plusieurs centaines sont venus à Amsterdam pour en faire l'expérience en direct. Le Holland Festival a reçu des réservations d'au moins 45 pays, ce qui a permis à ce compositeur et chanteur britannique, dont les racines se trouvent en Azerbaïdjan, de se faire connaître.

Des foulards aux influenceurs aux laques épaisses, des personnes âgées aux jeunes et dans plusieurs couleurs de l'arc-en-ciel, l'espace public du Concertgebouw ressemblait à une célébration de la fraternisation culturelle, tout comme le titre de la nouvelle œuvre de Yusuf l'indique : When Paths Meet.

Connexion

Il n'était question que de connexion et d'amour, de religion avec Dieu et Allah en même temps : le soufisme in optima forma, de sorte que la musique présentait également des liens avec la méditation chinoise. Yusuf puise son inspiration dans tous les pays du pourtour méditerranéen et plus à l'est. C'est pourquoi, en cherchant des points de référence, en nommant un lieu commun, j'ai identifié une acoustique Vangelis, un oriental Carmina Burana et Flamenco arabe. Nous parlons alors de musique du monde in optima forma.

C'est aussi une musique à couper le souffle avec des chœurs polyphoniques, des percussions virtuoses et la puissance de la mélodie à l'unisson tenue simultanément par de nombreux instruments. Un bain chaud, donc, qui a parfois fait vibrer le public.

Nous en avons bien besoin en ces temps de confusion.