On a annoncé aujourd'hui le décès du grand innovateur du théâtre Peter Brook. Il avait 97 ans. Au cours de ces années, il est devenu l'un des metteurs en scène et innovateurs théâtraux les plus influents au monde. Il recherchait des histoires mondiales et les racontait par l'intermédiaire d'acteurs qui étaient déjà aussi diversifiés que les histoires qu'il racontait.
Je suis allé plusieurs fois dans son théâtre, près de la gare du Nord à Paris. Les Bouffes du Nord sont - pour longtemps, espérons-le - à la fois un monument à la décadence du théâtre de boulevard du XIXe siècle qui a fait la renommée de Paris, comme on le voit dans le célèbre film Les Enfants du Paradis, et une remise en question de cette décadence, mais aussi un espace vide qui peut être rempli d'une manière différente chaque soir.
La révolution provoquée par Peter Brook est apparue dans un livre très mince intitulé "The Empty Space", dans lequel, encore jeune et ambitieux à l'époque, il s'est nourri du sentiment que le théâtre existant était dépassé et endormi. Il a créé des happenings, des situations dans lesquelles les acteurs et le public se fondaient, dans lesquelles l'histoire et le conteur étaient au centre.
En 2014, j'étais à Paris avec deux collègues (NRC et Parool) pour assister à l'une de ses dernières représentations (aujourd'hui connue). Le compte-rendu de cette conversation se trouve ci-dessous. L'enregistrement de cette conversation est également disponible via anchor et spotify.