Nous avons un énorme besoin de magie et de miracle à notre époque. Certaines personnes pensent que l'on perd cela en grandissant et/ou en ayant des enfants, mais rien n'est plus faux, bien sûr. Et au cas où tu en aurais douté, je souhaiterais que davantage de créateurs de théâtre pour adultes revisitent la magie à laquelle tu étais encore ouvert dans ton enfance.
Alors va voir du bon théâtre pour jeunes si tu penses que le théâtre rempli d'adultes contient trop de documents sur l'ego ou de philosophie de vie née d'une dépression.
Accroupi
J'ai eu l'heureuse occasion d'en faire à nouveau l'expérience avec le NUT le jeudi 6 avril, lors d'une représentation à la Willibrordschool de Vleuten. Une salle pleine d'enfants de quatre et cinq ans de toutes les couleurs imaginables et deux acteurs qui savent parfaitement comment faire cela : de la magie avec presque rien. Yara Piekema et Roan Ten Cate montrent qu'il n'est pas nécessaire de s'accroupir pour combler sans effort un écart d'âge de plusieurs décennies.
King Bling Bling est le nom de la pièce, et tout, décor, musique et costumes, tient dans la voiture bourgeoise d'occasion peinte en or avec laquelle la compagnie fait le tour du pays. Le texte de Floor Leene est, Comme nous nous y attendons de sa partIl s'agit d'un jeu d'enfant, si terreux et si solide qu'il peut être apprécié par un public adulte.
Gourmand
Malheureusement, nous, les personnes âgées, ne faisons pas partie du public cible en ce moment. Cette pièce, qui raconte l'histoire d'une fille qui n'arrive pas à dormir la nuit précédant son anniversaire et qui veut secrètement déjà déballer ses cadeaux, semble simple, mais comme l'auteur y ajoute d'emblée toute une histoire sur le roi Midas, on ne s'ennuie pas un seul instant.
Nous connaissons tous cette leçon sur la cupidité. Ce roi mythique, qui a fait le vœu de trop il y a environ un millénaire ("que tout ce que je touche se transforme en or"), tend un miroir doré à la petite fille avide.
Ballet Spandau
Le public vit sans effort grâce au jeu mature et entre dans tous les hauts et les bas. Des chansons simples (quel élève n'y va pas de main morte de nos jours ?), sont entrecoupées d'une belle traduction de la chanson assez compliquée de Spandau Ballet, 'Gold'. Il est temps pour les professeurs du groupe présents de flipper secrètement.
Traite-moi de simple, mais ce sont des spectacles comme celui-ci qui me font croire à nouveau au pouvoir du théâtre. Après tout, c'est cette forme d'art où tu peux entrer dans un monde avec un simple mot : non pas parce que quelqu'un t'explique tout, mais parce que tu le fais toi-même.
Cette magie, cette coopération unique entre le public et le créateur, c'est ce que j'ai vu à l'œuvre ce matin pluvieux à Vleuten. C'était un miracle.