Le dôme du planétarium Artis est fait pour les étoiles ; ce n'est pas une toile Imax brillante. Il faut donc s'attendre à ce que les images de Coral : Rekindling Venus de Lynette Wallworth n'éclaboussent pas l'écran. Wallworth, une amie proche et une collègue d'ANOHNI, est très présente au Holland Festival de cette année et a réalisé Coral : Rekindling Venus exclusivement pour les planétariums. Il s'agit d'une œuvre d'art vidéo, plus qu'une version compressée de Blue Planet d'Attenborough.
J'avoue honnêtement que cette série impressionnante m'a davantage fait prendre conscience de la nécessité de changer nos vies que le film de Wallworth. Ses images sont davantage conçues pour te submerger dans les éclaboussures de couleurs et l'incroyable polyvalence de cet étrange monde étranger que nous sommes en train de détruire avant même de l'avoir correctement appréhendé.
Petits et grands
Parce que tu regardes vers le haut, cet autre monde est encore plus palpable. Tu te sens insignifiant. Cette insignifiance devrait nous protéger du pillage illimité des récifs, que ce soit pour le tourisme ou non. Le grand et le petit s'écoulent l'un dans l'autre, l'échelle n'a pas d'importance : ce qui compte, c'est un monde qui n'est pas fait pour être admiré par nous, mais qui est beau quand même. Et ce, rien qu'à cause de lui-même.
Avons-nous quelque chose à y faire, et à quel prix ? Tu peux y réfléchir par toi-même car le film ne te le dit pas. Le fait que l'on ait justement annoncé hier que la mer du Nord sur la côte est de l'Angleterre et de l'Écosse est devenue si chaude que toute vie là-bas pourrait devenir impossible cette année n'est qu'un élément auquel Wallworth a fait allusion dans son introduction.
Aux Pays-Bas, la mort de cette mer n'est pas encore une grande nouvelle non plus, car les fumées de soufre toxiques qui en résulteront n'ont pas encore atteint la côte de la Hollande-Septentrionale pour l'instant. Et si ce n'est pas le cas, nous avons toujours les photos.