Le colloque sur les femmes dérangées dans les films d'horreur qui s'est tenu au Festival Imagine ce dimanche après-midi était en fait un rassemblement plutôt rassurant. Il n'est pas nécessaire d'être soi-même perturbé pour être fasciné par l'horreur. Du moins, c'est ce que l'on peut déduire à partir de la composition du panel étudié qui avait approfondi le sujet. Même si Kier-La Janisse, l'auteur canadien du livre Maison des femmes psychotiques De toute façon, tu remettras cette conclusion en question plus tard.
Symposium, d'ailleurs, est un mot un peu grand pour cette table ronde accrochée au livre susmentionné, précédée d'une introduction de l'auteur elle-même. Une introduction inhabituellement personnelle qui se résumait au fait que l'écriture de cette bible de l'horreur alternative a été une forme de thérapie. Dans le premier chapitre du livre, elle déclare elle-même qu'elle ne voulait pas trop s'appuyer sur Freud. C'est en soi rafraîchissant dans ce contexte.
Son point de départ est sa propre expérience de ce genre cinématographique, qui, soit dit en passant, doit être compris au sens large. Des films giallo italiens comme Hôtel Slaughter à Twin Peaks et le film de Michael Haneke La pianiste. Dans ce dernier, une relation mère-fille empoisonnée joue un rôle important. Ainsi, Janisse a vu dans de nombreux films d'horreur les modèles de rôles et les relations troubles qu'elle connaissait sous une forme moins extrême dans son propre environnement.
Elle-même a été adoptée, avec une mère divorcée, semblable à Mia Farrow, qui était accro à l'alcool, et une demi-sœur plus âgée et fugueuse qu'elle adorait. Elle se sentait négligée, mais l'écriture du livre lui a donné plus d'empathie pour sa mère, a-t-elle révélé.
Le panel, composé de Maryn Wilkinson, professeur de médias, Hedwig van Driel, rédactrice en chef de Schokkend Nieuws, Damiaan Denys, professeur de psychiatrie, et Patricia Pisters, professeur d'études cinématographiques, était là pour élargir la perspective. De nombreuses femmes névrosées dans les films de genre se conforment non seulement aux stéréotypes répandus dans la société, mais se rebellent en même temps contre eux. Le statut de victime et l'héroïsme sont parfois difficiles à démêler, comme le démontre une scène d'automutilation montrée de... Moments de coupe. Tout de même, un moment qui a provoqué un malaise dans la salle.
Jouer avec les stéréotypes, Janisse l'a également fait elle-même avec le commentaire "Toutes les femmes sont folles". Un homme ne devrait pas prétendre cela, comprend-elle. Bien sûr, il se peut qu'elle l'ait attiré. En tout cas, elle a remarqué que beaucoup de femmes qu'elle a appris à mieux connaître ont des traits névrotiques. Elle-même préfère penser qu'il s'agit d'une sorte de super-pouvoir. Par exemple, ses propres tendances maniaques lui ont permis d'écrire ce livre et de diriger un festival.
Certains des films qu'Imagine a sélectionnés avec Janisse seront projetés dans les prochains jours. L'un d'entre eux est le prometteur Mary l'Américaine. Une étudiante en médecine qui a un travail d'appoint en tant que chirurgien clandestin décide d'appliquer ses connaissances en matière de coupe nouvellement acquises après un viol.