IDFA 2010 - Timothy Leary ressuscité dans The Terrestrials

Timothy Leary n'est pas mort. Le cadavre de ce gourou coloré de la contre-culture des années 1960 a peut-être abandonné son occupant le 31 mai 1996, mais les particules de cendres de Leary sont en orbite autour de la terre, son héritage spirituel est préservé sur Internet et, si la rumeur est vraie, un enregistrement de lui à bord du Voyager II voyage dans le vaste cosmos.

Et maintenant, il y a le film Les Terriens du Néerlandais René Daalder, qui travaille depuis longtemps en Amérique. Cet hommage à Leary, pour lequel les termes "réalité intensifiée" et "documentaire de science-fiction" ont déjà été inventés, est l'une des contributions les plus excentriques et les plus divertissantes de la compétition néerlandaise à l'IDFA.

Les Terriens est le récit filmé d'un groupe d'étudiants qui redécouvrent les idées psychédéliques de Timothy Leary. Non seulement ils veulent numériser toutes ses archives et les mettre sur Internet (Leary croyait que le cyberespace était la prochaine étape de l'évolution humaine), mais ils font aussi de leur mieux pour s'approprier les idées hallucinantes de Leary. Leary était un psychologue qui a encouragé l'utilisation du LSD, une drogue hallucinogène, et qui s'est ensuite intéressé à l'allongement de la durée de vie, aux ordinateurs, à l'Internet et à l'avenir de l'humanité dans l'espace.

Dans le film, les élèves rendent compte d'un voyage à Las Vegas sous l'effet de la drogue, philosophent en plaisantant à moitié sur la question ultime que tu pourrais poser à un visiteur extraterrestre et découvrent dans les bois un lichen orange vif qui pourrait bien être d'origine extraterrestre.

En tant que spectateur méfiant, on pourrait supposer que tout cela est une farce brillamment mise en scène, une façon intelligente de faire revivre sous nos yeux l'esprit du temps des années 1960 et 1970. Pourtant, il semble que ce soit moins "faux" que tu ne le soupçonnes. Ce projet de numérisation existe vraiment. www.archive.org. Ces étudiants et leur enthousiasme pour Leary ne sont pas non plus inventés, tout comme les images d'archives de Leary lui-même, bien sûr. Qui, soit dit en passant, avait aussi un bon sens de l'humour, témoin l'extrait inestimable d'un talk-show dans lequel il explique la différence entre les drogues républicaines et les drogues démocrates.