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Les artistes mettent en lumière les paradoxes de la base aérienne de Soesterberg lors du festival #DeBasis

L'art à la base aérienne de Soesterberg est presque par définition un paradoxe. Il en va de même pour le site naturel qui a été une base militaire. Et c'est pourquoi l'art visuel y trouve parfaitement sa place. Pour le festival De Basis, des artistes de cinq pays ont été invités à entamer un dialogue avec ce terrain absurde, jusqu'à récemment interdit. Il en résulte de magnifiques contrastes.

Tout d'abord, dans l'alliage souterrain. Cette cachette nue et glaciale pouvait autrefois abriter quelque 80 soldats, si jamais une attaque nucléaire se produisait. Tu pénètres dans quelques couloirs souterrains. Des armoires aux compartiments tous numérotés offrent de l'espace pour tes affaires. Après quelques couloirs supplémentaires, tu entres dans l'abri. L'artiste français Laurence Aëgerter a transformé ce sous-sol atomique en quelque chose d'humain. Elle recherche toujours des aspects humains dans son travail. En ce qui concerne la base aérienne, elle les a trouvés dans un album photo des années 1960, où elle a trouvé des photos de soldats faisant la fête, flirtant, dansant et trinquant entourés de femmes. Aëgerter a enlevé les tissus des lits originaux du bunker et elle les a recouverts d'une nouvelle toile, sur laquelle sont projetées les photos de fête. De temps en temps, les lumières s'éteignent. On ne voit alors que les visages des gens, qui sont tissés de fils fluorescents. Pendant quelques secondes, tu ne vois que des êtres humains et tu oublies la menace de la guerre.

Tout comme Aëgerter donne à la base aérienne un visage humain, le cinéaste turc laisse la base aérienne s'exprimer. Ali Kazma Il se rend compte de la beauté de la base aérienne. Et lui aussi y voit de nombreux contrastes. Dans un abri, qui était autrefois le "parking" d'un F16, deux vidéos défilent simultanément, avec des eelden qu'il a tournés sur la base aérienne. On y voit des tubes, du matériel, des arbres, un portemanteau, un rat mort, des pistes, des bunkers, des araignées, des avions, des oiseaux qui s'envolent, des mauvaises herbes sur le tarmac, des instructions, des hélices, des fils. Et tu peux entendre le bruit des oiseaux, des appareils, des avions ou le vent dans les arbres. Surtout quand l'image du projecteur de gauche diffère de celle de droite, cela impressionne. Kazma a le sens du détail, il transforme quelque chose de petit en quelque chose de grand et vice versa. Cela te rend silencieux.

La présentation interactive des jeunes artistes est d'un tout autre ordre Marije de Wit et Hugo van Dun dans le bunker 77. Dans ce bunker, sur un site isolé qui était récemment un territoire totalement secret et interdit, on te laisse jouer à la guerre. Là où se trouvaient autrefois des missiles de croisière, on te donne maintenant des blocs de bois et on te permet de les utiliser pour construire une maison pour un village modèle. Plus les maisons sont belles, plus les gens gagnent et plus le village a d'argent. Donc : plus ils peuvent acheter d'armes pour bombarder le village ennemi de l'autre côté du mur. Ils te font revivre la guerre froide et sentir la menace. Cette menace plane sur les deux villages sous la forme d'un sac de sable. Dès qu'un sac tombe, c'est la guerre.

Dans le bunker voisin, sept artistes te font totalement oublier qu'il s'agissait d'un dépôt de munitions. En tant que peintres de fresques, ils se sont mis au travail ici. Rien ne te rappelle les coups de feu ; l'artiste Erik Odijk rend le bunker à la nature. Des fleurs, des plantes, des cordes de branches, des graines - tout envahit le plafond. L'artiste - comme Michel-Ange l'a fait dans la chapelle Sixtine - n'a pas pu faire le travail sans six "assistants" et en a fait un Gesamtkunstwerk. Et est-ce qu'on dirait que c'est le cas, ou est-ce qu'il y a aussi une main dessinée au milieu du plafond ? Comme la main de Dieu tendant la main d'Adam dans la chapelle Sixtine, cette main touche la nature. Elle met fin à la guerre et rend la base aérienne à la nature. Et par là même à l'art. Un beau signe divin. Ce serait une merveilleuse nouvelle destination pour la base aérienne. Car les artistes savent quoi faire de cet endroit.

8 commentaires sur “Kunstenaars brengen paradoxen van Vliegbasis Soesterberg aan het licht op Festival #DeBasis”

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Madeleine Red

Madeleine Rood est journaliste indépendante et rédige des interviews, des communiqués de presse et des textes principalement pour des sites Internet, des journaux et toutes sortes de publications. Elle possède sa propre agence de textes, Bureau Rood. Elle a travaillé au journal régional de Stentor pendant 20 ans, dont 15 au sein du comité de rédaction artistique. Elle s'est donc spécialisée dans le journalisme culturel. Elle vit en couple et a trois fils.Voir les messages de l'auteur

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