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La danse et la musique fusionnent dans Gesamtkunstwerk SHIROKURO

Festival de Hollande Festival de Hollande J'aime utiliser le mot "Gesamtkunstwerk". La lumière, l'espace, la matière, le corps, le son : tout est lié. Chaque aspect constitue une partie essentielle de l'ensemble."

La chorégraphe Nicole Beutler se prépare avec la pianiste Tomoko Mukaiyama et l'animatrice de l'exposition. Le lanceur de lumière Jean Kalman pour la première néerlandaise de "SHIROKURO", au Holland Festival le 18 juin.

Je ne me suis jamais identifié exclusivement au mot chorégraphe. Je fais du théâtre par tous les moyens qui sont à ma portée. C'est un besoin qui m'habite. J'aime repousser les frontières entre les différentes disciplines artistiques."

La musique joue un rôle important dans son travail. Elle ne se préoccupe pas des mouvements sur des sons ou de la musique soutenant la danse, mais de la danse et de la musique en tant qu'ensemble organique. Cela a donné lieu à des spectacles tels que "The Garden", qui associe de manière passionnante la danse, la musique et le texte, et la performance vocale "Songs" avec Sanja Mitrovic.

J'avais donc une raison profonde de vouloir travailler avec un pianiste pour une fois.

Je suis un grand amateur de piano. Ma grand-mère était pianiste et j'ai moi-même appris à jouer du piano. J'avais donc une raison profonde de vouloir travailler un jour avec une pianiste. C'est par l'intermédiaire de Janine Dijkmeijer, mon ancienne manager, que je suis entrée en contact avec Tomoko Mukaiyama. Nous avons décidé de lancer un projet de recherche."

Ils ne se connaissaient pas, mais il a tout de suite été clair qu'ils se touchaient, partageaient les mêmes envies artistiques révolutionnaires. Mukaiyama ne reste pas sur le tabouret du piaolo, mais danse elle-même dans 'SHIROKURO', avec la danseuse Mitchell-lee van Rooij.

Dialogue

Nous avons expérimenté la musique de différents compositeurs. Beethoven, Ligeti, Chopin. Nous nous sommes surtout concentrés sur le dialogue entre la musique et la danse : comment cette combinaison fonctionne-t-elle ? Est-ce qu'elles ne font qu'un ou sont-elles séparées ? Se répondent-elles l'une à l'autre ? Sont-elles la réponse de l'une à l'autre ? Mais avec ces compositeurs, tout cela n'était pas assez radical. Ce n'était pas un coup de pied. Puis est arrivée Tomoko avec Galina Ustvolskaya, la sixième sonate pour piano. Cette musique a été une découverte choquante. La musique elle-même, mais aussi la façon dont tu l'interprètes, est tellement physique ! C'est plus que de la musique.

Ce que fait le corps et ce que fait la musique deviennent complètement imbriqués.
Nous avons regardé la partition : la notation est un beau dessin ! Cette notation est déjà de l'art abstrait. Et Ustvolskaya fait tomber les frontières."

Mukaiyama fait également l'expérience de l'aspect physique de cette musique : "Normalement, si quelque chose doit être joué fort, le compositeur écrit un signe forte, un signe de la taille d'une main. f. S'il doit être très fort, il y a deux f, fortissimo (ff) ou au plus trois (fff). Mais Ustvolskaya écrit sept fois fort (fffffff). C'est très, très difficile ! Tu as besoin de tout ton corps pour le faire. Pour jouer ça, j'utilise mon poing, mon poignet et mon coude. C'est du sport de haut niveau. Ça fait mal. J'en garde des bleus profonds".

"Je voulais incorporer la notation dans la performance", explique Beutler. Je voulais l'analyser et la traduire de manière à ce que la danse de Mitchell l'incarne parfaitement. Dès le début, j'ai travaillé pour qu'il devienne la musique avec sa danse. Lorsque Tomoko commence à danser avec Mitchell, le pianiste et le danseur sont des forces totalement égales. Pas comme tu le vois souvent, l'un menant l'autre, mais un dialogue entre deux forces, la musique et son incarnation. C'est quand nous avons eu cette chance que nous avons fait appel à Jean Kalman."

Lumière

Pour Kalman aussi, la musique d'Ustvolskaya était nouvelle. Une découverte ! Un choc ! Elle vous saisit, vous entraîne et vous fait penser à la musique d'une manière nouvelle. J'ai conçu la lumière en dialogue constant avec Nicole et Tomoko. Quand je fais quelque chose pour la scène, pour moi, il s'agit toujours de la totalité. Les conversations avec Nicole et Tomoko n'ont jamais porté uniquement sur la lumière. Il s'agissait toujours aussi de la musique, de l'espace, de tout."

"La composition ne porte pas sur des expériences physiques douloureuses, mais est une quête spirituelle.

Outre ses qualités physiques, l'œuvre d'Ustvolskaya a aussi des côtés spirituels. Jean Kalman pense à des moines méditant sous une cascade rugissante. La composition n'a rien à voir avec des expériences physiques douloureuses, c'est une quête spirituelle. Notre projet contient aussi quelque chose de la recherche d'un mystère, de la spiritualité. Pour ma conception de l'éclairage, l'espace est quelque chose qui recèle un mystère. Tu ne sais pas exactement ce qui va se passer. C'est ainsi que le public s'installe dans la pièce. Il s'attend à de la musique et de la danse et a une idée de ce qu'il va voir. C'est alors qu'arrive "SHIROKURO", une expérience perturbante. La musique d'Ustvolskaya à elle seule vous fait grimacer. Il en va de même pour le spectacle dans son ensemble."

Outre la sixième sonate pour piano d'Ustvolskaya, il comprend également des pièces de Robert Schumann, totalement à l'opposé d'Ustvolskaya. Le titre du spectacle, "SHIROKURO", signifie "blanc et noir" en japonais. Le contraste extrême est la clé. Mukaiyama : "Nous cherchions de la musique écrite pour le piano, mélodieuse et d'une grande beauté". Avec Schumann vient une réponse physique totalement différente. "Le danseur Mitchell écoute avec tout son corps et improvise sur la musique", explique Beutler. "Beaucoup de mouvements sont fixes, les débuts, la structure spatiale, mais dans sa danse, il y a aussi une liberté, celle d'aller dans l'instant, si bien qu'on a l'impression qu'il écoute avec tout son corps. C'est ce qu'il fait avec Schumann. Le contraste avec Ustvolskaya intensifie l'écoute."

Bon à savoir
Shirokuro de Tomoko Mukaiyama, Nicole Beutler et Jean Kalman. Première néerlandaise le 18 juin au Grote Zaal du Stadsschouwburg d'Amsterdam, début à 20 h 30. Billets 17,50/20,00/22,50/25,00. Informations : Festival de Hollande

Maarten Baanders

Journaliste artistique free-lance au Leidsch Dagblad. Jusqu'en juin 2012, employée du marketing et des relations publiques au LAKtheater de Leiden.Voir les messages de l'auteur

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