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La "chanson" de De Keersemaeker est une philosophie pour les sens, qui vient directement du cœur #hf10

 Par Maarten Baanders (photo par Herman Sorgeloos)

Où en étions-nous ? Dans le spectacle précédent, Keeping Still, Anne Teresa de Keersmaeker nous a donné un espace vide comme image finale. Nous entrons maintenant dans l'auditorium du Music Theatre pour la deuxième partie du triptyque, The Song, et une fois de plus, une scène explicitement nue s'étend devant nous.

La lumière de la salle est encore allumée lorsqu'un homme entre sur la scène. L'homme marche encore un peu et commence à danser. C'est une façon simple d'entraîner le public dans la chorégraphie. Le seuil entre la scène et la salle n'existe plus. Nous faisons tous partie de la représentation. Plus tard, les lumières de la salle s'éteignent à leur tour, mais l'effet demeure.

La danse est sans musique, mais bouger sans son est impossible. Surtout pas lorsqu'il s'agit d'un groupe de danseurs et non, comme dans Keeping still, d'un seul danseur. Le groupe déferle sur la scène. Des vagues de pas remplissent l'espace. Alors qu'un homme danse pieds nus, l'artiste sonore Céline Bernard vient synchroniser ses pas en tapant le sol avec une chaussure. C'est un effet amusant, mais aussi une belle façon d'aiguiser les sens. Ici, c'est la danse qui fait la musique, et non l'inverse, même si à un moment donné, des chansons des Beatles magnifiquement épurées retentissent sur la sono.

La Chanson, c'est de la philosophie pour les sens, mais heureusement, on ne nous présente pas que des essais et des preuves philosophiques. La danse est belle, variée et semble souvent s'épanouir sur place. À la fin, il y a un grand silence. Un trait de lumière part de la scène vers le public en passant par le plafond.

Après des applaudissements nourris, la salle se vide. Que reste-t-il de la concentration cette fois-ci ? Les couloirs se remplissent de bavardages. Cela semble très bruyant. Ou est-ce que le contraste avec le silence de tout à l'heure vous donne cette impression ?

Rosas, la chanson. Chorégraphie : Anne Teresa de Keersmaeker. Scénographie : Ann Veronica Janssens et Michel François. Vu : 6 juin, Muziektheater, Amsterdam

La dernière partie du triptyque : 3Abschied, les 12 et 13 juin au Stadsschouwburg d'Amsterdam.

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Maarten Baanders

Journaliste artistique free-lance au Leidsch Dagblad. Jusqu'en juin 2012, employée du marketing et des relations publiques au LAKtheater de Leiden.Voir les messages de l'auteur

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