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Halbe Zijlstra a voulu savoir ce qu'était la qualité et a reçu 22 pages d'imprécisions.

La qualité. C'est un mot magique de la fonction publique et de la politique. Il sonne bien et personne ne peut s'y opposer. Crie donc en tant que politicien que tu veux plus de qualité et toutes les têtes commencent à hocher la tête.

Le secrétaire d'État aux affaires culturelles Zijlstra aime aussi la qualité. C'est ce qu'il dit. Par exemple, lorsqu'il s'agit d'éducation culturelle. Dans son mémorandum Plus que de la qualité il dit qu'il veut travailler sur la qualité de l'éducation culturelle. Sympa, mais ensuite il faut pouvoir dire d'une manière ou d'une autre ce qu'est cette qualité. Et comment la mesurer. C'est pourquoi le ministère de l'Éducation, de la Culture et des Sciences a chargé le bureau de recherche Oberon de travailler à l'élaboration d'une définition.

Est-ce que cela a fonctionné ?

Bien.

Le moins que l'on puisse dire, c'est que le rapport "Cadre de qualité pour l'éducation culturelle par les institutions culturelles" montre que la recherche d'une définition est compliquée. On se perd vite dans des schémas technocratiques où toutes sortes de choses peuvent être remises en question. Par exemple, parles-tu de la qualité de la mise en place de l'infrastructure pour l'éducation, de la qualité des projets eux-mêmes, et que doivent atteindre ces projets ? S'agit-il de la qualité artistique ou de la qualité éducative ? Ou d'une somme de toutes ces qualités à la fois ?

Sur la base de la littérature théorique et d'entretiens avec des experts, Oberon a élaboré une enquête qui demandait aux institutions leur avis sur la qualité. Les experts qu'Oberon a interrogés nous disent d'emblée qu'en la matière, il faut tenir compte de la diversité du domaine artistique et des différents prestataires de projets éducatifs. En d'autres termes, il y a des pommes et des oranges.

Les experts ont mis le doigt sur un autre point sensible : si tu veux articuler ce qu'est la qualité, tu dois avoir une vision. Une idée de l'endroit où tu veux aller. La mesure dans laquelle tu atteins tes objectifs est alors la qualité. Cependant, le problème est que les écoles, les institutions et la secrétaire d'État ont une vision totalement différente de ces objectifs.

Les experts ne sont pas d'accord sur la façon de mesurer la qualité dans de tels cas. Certains plaident pour un modèle commercial, d'autres pour un modèle scientifique basé sur une théorie scientifique.

Pour les établissements, selon l'enquête, la qualité de l'éducation culturelle réside principalement dans la qualité du personnel, le contenu du produit et dans la passion qu'ils savent transmettre pour l'art.

D'ailleurs, les experts consultés notent aussi qu'une telle enquête n'a pas beaucoup de sens du tout. Avec un tel questionnaire à distance, tu obtiens pas d'image de la qualité réelle d'une institution.

La qualité s'avère donc difficile à définir. Mais oui. Tu reçois une mission du stas, qui veut savoir ce qu'est la qualité, alors tu cherches assidûment. Imperturbablement, Oberon passe ainsi en revue les différentes façons dont tu pourrais mesurer cette qualité (indéfinie), et un par un, les experts lancent les solutions.

Peut-être une enquête de satisfaction ? Mais cela ne dit rien sur les compétences acquises. Mesure combien de fois les écoles reviennent vers un établissement pour un projet alors ? Mais ce n'est sûrement qu'une enquête de satisfaction déguisée ?

Certains experts pensent qu'il faut créer une liste d'indicateurs, tandis que d'autres encore pensent qu'il faut évaluer la qualité "par mesure".

Dans un cas, le problème est que les indices objectifs sont donc impossibles à trouver ; dans l'autre, une étude personnalisée ne dit rien, si tu n'en as pas repère pour l'opposer à d'autres.

Néanmoins, cette adaptation semble encore quelque peu intéressante si l'on part de la question de savoir ce que les écoles et les institutions attendent réellement les unes des autres lors de l'évaluation.

"Mesurer la qualité de l'éducation culturelle est une question compliquée", notent les chercheurs, quelque peu déconcertés, dans la conclusion de leur étude. Il s'avère que tous les aspects de l'éducation culturelle ne peuvent pas du tout être appréhendés par un critère.

Oberon élabore tout de même un brave schéma technocratique, dans lequel on peut trouver pas moins de 13 points par lesquels on pourrait mesurer un aspect de la qualité, Mais là encore, ce schéma s'avère relatif :

"Soit dit en passant, ces indicateurs ont encore besoin d'être opérationnalisés si l'on veut vraiment mesurer si les rendements ont été atteints."

Et un peu plus loin :

"L'ensemble de base que nous présentons sert de cadre d'orientation et ne peut pas être appliqué directement à la qualité. Mesure."

Et nous sommes donc revenus à la case départ, car les chercheurs étaient en fait à la recherche de cadres de qualité qui pourraient être opérationnalisés dans la pratique de l'éducation culturelle. Nous en sommes donc à 22 pages et pas un point de plus.

Il semble donc que l'appel à la qualité lancé par Zijlstra soit vain, car cette qualité peut difficilement être mesurée sans une vision. Tu dois d'abord formuler ce que tu veux que ces enfants apprennent de l'éducation culturelle. C'est un choix politique, auquel les institutions peuvent adapter leurs politiques.

Une vision.

Et donc là, Zijlstra a un petit problème à régler.

 

Cliquer pour accéder à Kwaliteitsnotitie.pdf

 

 

 

1 commentaire pour "Halbe Zijlstra a voulu savoir ce qu'était la qualité et a reçu 22 pages d'imprécisions."

  1. fransien van der putt

    Ils auraient dû envoyer le rapport de Zijlstra Cullard, suffisamment de critères il me semble.

Les commentaires sont fermés.

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