À lui seul, le bâtiment valait la peine d'être visité lors du festival de littérature City2Cities. Le bureau de poste de la Neude d'Utrecht, construit en 1924, est une ode au progrès dans un style qui a été le meilleur de l'école d'Amsterdam Le festival a été fermé pendant des années. Ainsi, même ceux qui ne s'enthousiasment pas pour Nick Cave et qui pensent que Michel Houellebecq est un sale type, avaient une raison de visiter le festival. Une fois à l'intérieur, l'attente est récompensée : la salle est phénoménale, la restauration exemplaire, les principaux invités étonnamment ouverts et divertissants.
1 : Donne à Abdelkader Benali sa propre émission
Il a eu sa propre émission de livres à la télévision, mais comme elle a attiré moins de téléspectateurs que Jimmy Fallon et la finale de la Coupe du monde 2010, elle a été retirée du programme. C'est dommage, car Benali est un phénomène. Il avait été chargé d'interviewer Nick Cave, l'invité d'honneur, et il l'a fait de manière exemplaire. Parfaitement préparé, il a fait preuve d'ouverture et d'honnêteté quant à sa nervosité et s'est montré désarmant dans ses questions. Nick Cave, d'habitude en tout cas un personnage plutôt difficile à interviewerIl était joyeux, détendu et parlait sans cesse. Et ce, grâce à l'enthousiaste Benali, qui a également réussi à lui apprendre son premier mot néerlandais : "Kotszakje", traduction du titre du roman de Cave, La chanson du sac de malade.
2 : Tiens les journalistes à l'écart de Houellebecq
Une autre légende en termes de interviews et apparitions publiques est Michel Houellebecq. S'il se présente, il peut décider de ne rien dire ou de se contenter de réponses rigides. Il en a été tout autrement le samedi 16 mai à Utrecht. Il a ri, plaisanté, répondu au public et, après l'heure qu'a duré la conférence, il était même déçu qu'elle se termine. Pourquoi l'auteur, qui fume à la chaîne et boit des verres de thé, était-il si bon enfant ? Il n'y avait pas de journaliste assis en face de lui, mais son traducteur néerlandais attitré, Martin de Haan. Leur amitié mutuelle a donné une énorme valeur ajoutée à la conversation, ne serait-ce que parce que De Haan pouvait comprendre Houellebecq, fondamentalement dépourvu de dentier, alors que nous, dans le public, ne pouvions guère le faire. Oh, et SoumissionLe dernier roman de l'auteur, traduit en néerlandais sous le titre "Onderworpen", n'attend plus que vous pour le lire.
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Cracovie a produit quelques prix Nobel de littérature, et c'est la raison pour laquelle la ville a été choisie, avec Paris, comme ville thème de City2Cities. L'auteur polonais qui devait venir justifier ce choix n'a pas été à la hauteur. Outre le fait qu'il semblait déjà avoir fait un peu trop de recherches sur le contenu du minibar de sa chambre d'hôtel, Slawomir Shuty semblait n'avoir absolument rien à voir avec le glorieux passé juif, ni avec les grandes œuvres littéraires de l'Europe. scène de la ville, à quelques kilomètres de l'ancien camp de concentration de Dachau. En fait, l'auteur n'aime pas Cracovie parce que Cracovie ne l'aime pas : il est né et a grandi dans le quartier socialiste sanctuaire de Nova Huta, et selon les Krakaunariens, Nova Huta est l'égout puant des anciens occupants. Le respect s'est donc avéré mutuel, et Shuty ne voulait pas parler de guerre, de Juifs ou de prix Nobel, mais de Poutine et de cyclistes. Et ses interlocuteurs n'étaient pas préparés à cela. Heureusement, l'émission n'a duré qu'une demi-heure. Suffisamment court pour ne pas devenir vraiment embarrassant.
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4 : Le bureau de poste n'est pas un endroit pour les afterparties
La salle est l'une des merveilles du monde, mais elle ne convient pas à un orchestre de chanson. Ou peut-être que ce spectacle pourrait avoir lieu, mais l'acoustique des hautes voûtes nuit à l'intimité. L'accordéon musette sonnait comme il le faisait autrefois dans les Salle Multiactivites by Arlancun hameau où seuls les amateurs locaux connaissaient leur chemin. Si l'on ajoute à cela les places assises devant la scène et le fait que le public, majoritairement âgé, des derniers programmes souhaitait déjà rentrer chez lui, la prestation de Jill Aigrot, à 23h46 exactement, tombait à l'eau. Elle est la voix d'Édith Piaf dans le biopic consacré à la légende française et fait le tour du monde devant des salles de concert pleines à craquer. Ses débuts aux Pays-Bas ont dû être assez pénibles. Surtout lorsqu'elle a pris la décision malencontreuse de s'éloigner des projecteurs qui la privaient de la vue de la salle, et qu'elle s'est avancée dans l'allée de la tribune pratiquement vide. Une fois qu'elle a pu constater que le public était déjà loin, elle s'est empressée de retourner vers les projecteurs sûrs et a terminé son programme. Elle chante très bien, soit dit en passant, et l'orchestre est fantastique.
5 : Un professeur de français reste un professeur de français
Le programme quotidien presque gratuit comportait un beau powerpoint sur le Paris de Baudelaire, Perec et Modiano. D'après le public présent, il est dommage que la conférence ne se soit pas déroulée entièrement en français. Les personnes qui n'ont pas le français dans leur paquetage, qui sont de sexe masculin et qui ont moins de 60 ans n'en ont pas eu l'utilité. D'ailleurs, la dame qui a donné la conférence a fait un travail fantastique. On aurait dit la version senior de la professeure de français dont les écoliers tombaient amoureux.
6 : Enferme le conseiller municipal à l'hôtel de ville
L'échevine d'Utrecht chargée de la culture, Mme - famille de - Jongerius, a vraisemblablement une connaissance étonnante du dossier. En fait, je ne vois pas d'autre raison pour laquelle elle a obtenu le portefeuille si rapidement. En effet, elle n'a aucun sens de l'ambiance, de l'occasion ou de l'humour. Et elle ne sait pas faire de discours. Vendredi, elle avait pour mission de remettre une médaille d'honneur à Arie Doeser, l'homme le plus important de la scène culturelle d'Utrecht. Elle n'a voulu le faire qu'après avoir nommé tous les écrans derrière lesquels Doeser s'est tenu au cours des 40 dernières années. Cela faisait donc deux cents personnes, et elle a refusé d'abréger la cérémonie, même si Nick Cave a menacé de quitter les lieux parce que son spectacle avait été retardé.
Mais pour éviter cela, nous avons engagé Abdelkader.
City2Cities s'est déroulé du 15 au 16 mai 2015. Informations.