Aller au contenu

David Diop impressionne avec son nouveau roman sur l'époque coloniale française

Les Pays-Bas ont fait la connaissance de l'auteur franco-sénégalais David Diop il y a quelques années avec son roman. Plus qu'un frère, récit impressionnant d'un pan de l'histoire franco-coloniale, qui a notamment reçu le Prix européen de littérature et l'International Booker Prize.

Aussi, son nouveau roman, qui a été très bien accueilli, Voyage sans retour, ou les cahiers cachés de Michel Adanson est un livre important qui traite d'un aspect peu reluisant de l'histoire coloniale française : l'esclavage.

Il commence par la brillante scène de mort du protagoniste, le botaniste Michel Adanson, en l'an 1806. Ses articulations calcifiées sont "tordues comme des lianes" et ses organes rendent lentement l'âme. Les craquements internes que son corps mourant émet lui rappellent un feu de forêt qu'il a jadis allumé au Sénégal, où il séjournait pour faire des recherches sur la flore africaine.

Écrivain David Diop ©Fugaces/Alice Joulot

Après la mort de Michel, sa fille Aglaé retrouve ses journaux intimes, dans lesquels il lui raconte ce voyage, qui a donné un tournant décisif à sa vie. Si décisif, en fait, qu'il n'a jamais pu construire une bonne relation avec Aglaé.

Découvertes dans la brousse

Lors de ses 23e Michel Adanson part pour l'île de Saint-Louis en espérant y découvrir des plantes pour asseoir son nom de botaniste. Mais il y découvre aussi autre chose, à savoir que des commandants français vendent des centaines d'Africains comme esclaves en Amérique. Lorsqu'il entend parler de Maram, une jeune femme réduite en esclavage qui serait revenue de ce "voyage sans retour", il est intrigué et se met à sa recherche.

Maram, une guérisseuse vêtue de la peau d'un énorme serpent, se révèle être une femme extraordinaire et aussi très belle. Michel en tombe éperdument amoureux. Un amour sans lendemain, puisqu'elle est, après tout, une Africaine noire et lui un Européen blanc. Son arrivée déclenche une catastrophe. J'étais son Orphée, elle était mon Euridyce". Comme dans le célèbre mythe, Adanson perd irrémédiablement sa bien-aimée dans la mort.

Que cette histoire d'amour tragique ait réellement eu lieu dans la vie du personnage historique Michel Adanson ou non, Diop présente avec force ses personnages. Une histoire captivante avec une prise surprenante à la fin.

Bon à savoir Bon à savoir

David Diop, Voyage sans retour. Traduit par Martine Woudt, 256 p.
Cossee, 24,99

 

 

 

 

 

J'apprécie cet article !

Si tu as apprécié cet article et que tu veux montrer ton appréciation par une petite contribution : tu peux ! C'est ainsi que tu aides à maintenir en vie le journalisme indépendant. Montre ton appréciation avec une petite don!

don
Faire un don

Pourquoi faire un don ?

Nous sommes convaincus qu'un bon journalisme d'investigation et des informations de fond expertes sont essentiels pour un secteur culturel sain. Il n'y a pas toujours l'espace et le temps pour cela. Culture Press veut fournir cet espace et ce temps, et les rendre accessibles à tous GRATUITEMENT ! Que tu sois riche ou pauvre. Merci à dons Grâce à des lecteurs comme toi, nous pouvons continuer à exister. C'est ainsi que Culture Press existe depuis 2009 !

Tu peux aussi Devenir membreEt transforme ton don unique en un soutien durable !

Étiquettes:

Wijbrand Schaap

Journaliste culturel depuis 1996. A travaillé comme critique de théâtre, chroniqueur et reporter pour Algemeen Dagblad, Utrechts Nieuwsblad, Rotterdams Dagblad, Parool et des journaux régionaux par l'intermédiaire d'Associated Press Services. Interviews pour TheaterMaker, Theatererkrant Magazine, Ons Erfdeel, Boekman. Auteur de podcasts, il aime expérimenter les nouveaux médias. Culture Press est l'enfant que j'ai mis au monde en 2009. Partenaire de vie de Suzanne Brink Colocataire d'Edje, Fonzie et Rufus. Cherche et trouve-moi sur Mastodon.Voir les messages de l'auteur

Adhésion privée (mois)
5 / Maand
Pour les personnes physiques et les travailleurs indépendants.
Pas de bannières gênantes
Une lettre d'information spéciale
Propre compte mastodonte
Accès à nos archives
Petite adhésion (mois)
18 / Maand
Pour les institutions culturelles dont le chiffre d'affaires/subvention est inférieur à 250 000 € par an.
Pas de bannières gênantes
Un bulletin d'information premium
Tous nos podcasts
Ton propre compte Mastodon
Accès aux archives
Publie toi-même des communiqués de presse
Une attention particulière dans la couverture médiatique
Adhésion importante (mois)
36 / Maand
Pour les institutions culturelles dont le chiffre d'affaires/subvention est supérieur à 250 000 € par an.
Pas de bannières gênantes
Une lettre d'information spéciale
Ton propre compte Mastodon
Accès aux archives
Partager les communiqués de presse avec notre public
Une attention particulière dans la couverture médiatique
Bulletin d'information Premium (substack)
5 abonnements d'essai
Tous nos podcasts

Les paiements sont effectués via iDeal, Paypal, carte de crédit, Bancontact ou prélèvement automatique. Si tu préfères payer manuellement, sur la base d'une facture établie à l'avance, nous facturons des frais administratifs de 10€

*Uniquement pour l'adhésion annuelle ou après 12 paiements mensuels

fr_FRFrançais