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L'image coloniale de la femme noire au haut du corps dénudé est réécrite dans Legacy de Nadia Beugré au @HollandFestival.

Un groupe assez important de femmes, dont la peau présente toutes les nuances de brun, de blanc et de noir, dont les seins et les poitrines sautillent vivement au rythme des mouvements de pas et de course sur place, fourmillent autour de leur propre axe en entrant dans l'auditorium du Brakke Grond. Héritage est un spectacle intime qui oscille librement entre concert, performance, rituel, danse pure et participation dans tous les sens du terme.

Ne t'énerve pas

Les histoires de femmes noires qui ont pris le destin en main et l'ont payé par la mort ou d'autres sacrifices effroyables constituent le point de départ de... Héritage. Mais la performance dégage un calme inébranlable et une nonchalance délibérée, comme si Beugré n'avait aucune envie de s'énerver et de faire des déclarations politiques véhémentes.

Avec un groupe de femmes d'Amsterdam et des environs, accompagnées par le solide mixage sonore, les voix et les riffs de la guitare basse de Manou GalloPour ce faire, Beugré incarne les histoires par une succession de gestes simples, tels que le tempo de la marche partagée, un poing levé en l'air ou un cri poussé par l'une des gorges.

Beugré et son partenaire dans le crime Hanna Hedman se déplacent comme des gardiennes, des mères et des frères avec le groupe, qui prend peu à peu de l'ampleur. L'image coloniale de la femme noire au haut du corps dénudé est réécrite par la façon dont les femmes se l'approprient sans trop d'états d'âme. L'histoire de la protestation des femmes à Grand-Bassam et à Abidjan en Côte d'Ivoire en 1949, qui a été décisive pour la décolonisation, est brièvement décrite dans le flyer du spectacle.

L'union fait la force

Dans le spectacle lui-même, Beugré met surtout l'accent sur l'unité des corps, la recherche d'un rythme mutuel dans la différence, d'une persistance solide dans l'action. C'est un spectacle parfait, tous les corps supérieurs en mouvement silencieux. Cela me rappelle aussi brièvement l'époque où, aux Pays-Bas, à la fin des années 1970, les femmes ont massivement laissé leurs soutiens-gorge au placard et où, sur la plage aussi, il est devenu normal d'avoir des soutiens-gorge à la main. ohne oben à apparaître. Cette époque est révolue.

Un merveilleux exemple de participation du public se produit lorsque Hanna Hedman demande à un homme du public de l'aider. Il doit fermement tirer son bras en arrière pour qu'elle puisse juste garder son corps en équilibre dans le contre-mouvement. "Si vous me poussez ici, il est facile d'oublier", répète Hedman à plusieurs reprises. Finalement, ils trottent ensemble autour de l'arène dans une pose apparemment impossible, le public gloussant sur les petites scènes autour d'eux. Le fait que la manipulation des femmes noires par les hommes blancs soit une tradition à peine discutée en public, et qu'elle ait tout juste fait son apparition dans les pages des manuels scolaires des lycées aux Pays-Bas, est une idée que tu dois te faire toi-même en tant que spectateur.

Plus pointu

Sharper est le duo dansé par Beugré et Hedman. Subtilement, des actions lâches sont chorégraphiquement agencées à la frontière de la performance et de la danse. Beugré parvient à transmettre l'esprit des préoccupations quotidiennes. Il a quelque chose d'extrêmement personnel, mais reste aussi complètement ouvert, discret. Sexuel, le duo l'est aussi, sans jamais devenir pronographique.

Photo : Dylan Piaser.

Pour autant que l'on veuille parler de moments forts, le solo rituel de Beugré - nue à l'exception d'un string rouge, puis enveloppée dans un vêtement de soutiens-gorge noués ensemble - est celui qui fait le plus d'impression. Après que le public ait reçu une gorgée de whisky pour ouvrir le rituel, et que le groupe de femmes ait levé un ciel de soutiens-gorge, elle jette son corps dans la mêlée. Son dialogue (malheureusement incompréhensible) avec Manou Gallo, qui monte quand même régulièrement sur scène avec et sans guitare, décrit aussi une sorte de clarté ou d'illumination merveilleuse. Utiliser son corps comme une arme, désigner fièrement ses adversaires, c'est une chose ancienne et belle. C'est aussi très éloigné de la victime passive, domestiquée ou écrasée de la violence, du corps féminin sexuel hystérique ou triomphant que l'on voit si souvent.

Dans Legacy, Beugré parvient à relier très soigneusement l'intimité des femmes entre elles à des gestes personnels et à des récits historiques, qui parlent de luttes et de sacrifices, sans pour autant re-sacrifier les femmes. La sexualité, le désir, la voix et l'action, ce sont autant de gestes doux partagés avec naturel.

Après Héritage (2015) a amené Beugré à l'automne dernier Tapis Rouge qui s'est déroulée en octobre lors de l'assemblée générale de l'association. Afrovibes en vedette. En outre, elle est attachée pour cinq ans en tant que résidente à... En avant à Gand. Elle collabore également avec Dorothée Munyaneza et Boris Charmatz. Autant de choses à attendre avec impatience.

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Wijbrand Schaap

Journaliste culturel depuis 1996. A travaillé comme critique de théâtre, chroniqueur et reporter pour Algemeen Dagblad, Utrechts Nieuwsblad, Rotterdams Dagblad, Parool et des journaux régionaux par l'intermédiaire d'Associated Press Services. Interviews pour TheaterMaker, Theatererkrant Magazine, Ons Erfdeel, Boekman. Auteur de podcasts, il aime expérimenter les nouveaux médias. Culture Press est l'enfant que j'ai mis au monde en 2009. Partenaire de vie de Suzanne Brink Colocataire d'Edje, Fonzie et Rufus. Cherche et trouve-moi sur Mastodon.Voir les messages de l'auteur

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