Les titres fusent de la part de vieux membres pratiquement éduqués d'une association à Weteringseplas où un entrepreneur motivé vient tester des maisons flottantes, sous l'égide du gouvernement local qui prend le parti de la durabilité ou du nouvel argent.
Sur l'autoradio en route pour le spectacle, l'ONL Classique a lâché un entretien J'ai entendu l'excellent biographe Sjeng Scheijen parler du chorégraphe Hans van Manen. Contrairement à Rudi van Dantzig, il n'avait que faire des messages politiques ou identitaires. Ils limitaient trop la profondeur de son art de la danse.
Au CNRC Lowland est qualifié de "caricatural" ou de tentative trop simpliste d'une pièce tranchante, Volkskrant en convient dans un... évaluation plus douce. En effet, plus de profondeur n'aurait peut-être pas été déplacée, mais c'est précisément le choix d'une totale reconnaissabilité, disons la transparence, qui fait la force de Lowland en tant que satire. Les clichés et les chichis sont littéralement familiers des débats contemporains - aussi superficiels que la site web de la municipalité - Et m'a fait le tourne le bouton aux émissions de chat.
Également dans le L'année de Fortuyn nous ne cherchions pas une profondeur extraordinaire avec des types qui n'offraient encore que peu de surprises. Malgré tout, elle a captivé grâce à un excellent jeu d'acteurs et à des dialogues affûtés. La série danoise Borgen est très appréciée, mais je l'ai trouvée plutôt prévisible et je l'ai rapidement abandonnée. La question est la suivante : comment associer la familiarité à la profondeur ?
Victimes locales
Nathan VechtL'auteur de Lowland, qui a reçu le prix de la meilleure série télévisée pour "L'année de Fortuyn", a écrit un scénario sur la polarisation aux Pays-Bas à la demande du metteur en scène Eric de Vroedt du Het Nationale Theater (HNT). Le thème de Lowland est "le climat", avec des luttes entre les habitants (d'une manière ou d'une autre) et les globales (n'importe où). Le côté progressiste prend forme dans la startup Aqualand qui veut conquérir le monde avec des maisons durables sur l'eau ; le conservateur dans un maître-nageur local qui doit faire place à sa plage locale.
Fight laisse ce conflit climatique être réglé par des entrepreneurs astucieux avec leur "win-win" pour "le climat", leur compte en banque et le gouvernement trop faible. Aussi cliché que la revanche personnelle de l'entrepreneur Hugo (Joris Smit) qui a une deuxième jambe avec sa partenaire d'affaires Nanda (Soumaya Ahouaoui), avec une fille aînée rebelle et une ex cynique (Tamar van den Dop).
Et à la brigade de sauvetage, l'infirmière ambulancière Yvon (également Tamar van den Dop) souffre de s'occuper de sa fille handicapée Melissa (Emma Buysse) et de son mari Ferry (Mark Rietman) qui a perdu son emploi régulier ; et le propriétaire de la quincaillerie Ronald (Marc Kraan) et l'enseignante Corine (Betty Schuurman) voient leur existence quotidienne comprimée par les économies d'échelle et le recul de l'État. À quel point veux-tu que ce soit cliché ?
Après des présentations divertissantes des activités, des points de vue et des attentes des deux camps, tout cela se retrouve pour une "discussion de cuisine" menée par la conseillère Dieuwertje (Esther Scheldwacht). Là, le tonnerre s'ensuit comme on ne peut pas s'y attendre autrement, mais les éclairs et le tonnerre sont juste un peu trop prévisibles. Surtout lorsqu'il s'avère que le conseiller municipal a été embobiné par le promoteur du projet Ecoland (Alwin Pulinckx) pour qu'il choisisse des investisseurs.
Moins de texte, plus de drame
J'ai bien aimé cette partie, d'autant plus que Vecht réussit à te faire t'identifier aux bonnes intentions de presque tous les participants, alors qu'en même temps, leur manque de perspicacité dans cette conversation ratée et après est tellement irritant que tu te dis : pourquoi, pour l'amour du ciel ?
Malgré tout, De Vroedt aurait pu apporter plus de dramaturgie et couper un quart du texte de Vecht, ce qui rendrait davantage justice à de beaux dialogues. HNT fait du théâtre et non une série télévisée (pour laquelle le texte convient d'ailleurs, on se demande comment les droits sont arrangés). Que Vecht dise préférer la satire à la tragicomédie est exactement la délimitation que Hans van Manen voulait apparemment éviter à l'engagement.
Plus de drame est offert par le terrible final avec des dialogues acérés dégénérant en violence physique entre les opposants Hugo et Ferry ; avec l'élément moteur que Ferry doit recruter des emplois sur une plateforme algorithmique d'Hugo, qui voit Ferry sonner à la porte pour rétablir sa connexion internet. Enfin, avec les rêves d'avenir de Nick (Alex Hendrickx), fils du couple de la brigade de sauvetage, et de Mette (Emma Buysse également), la fille aînée d'Hugo, coulés dans une douce musique.
J'ai beaucoup apprécié Lowland, non seulement pour la beauté de la musique et des décors, mais surtout pour le superbe jeu d'acteur de Mark Rietman - belle intonation, faite pour l'ironie -, Joris Smit et Tamar van den Dop ; et pour le jeu de rôle de Soumaya Ahouaoui, Betty Schuurman, Esther Scheldwacht, Mark Kraan et Emma Buysse.