Claron McFadden est un phénomène. Josse de Pauw est un phénomène. Arnon Grunberg est un phénomène. LOD est un phénomène. KVS est un phénomène. Theatre Festival Boulevard est un phénomène. Je ne connaissais pas encore le pianiste Kris Defoort, mais c'est aussi un phénomène. Tout comme Henry Purcell, mais nous le savons depuis deux siècles : c'est aussi un phénomène.
Après un tel paragraphe d'introduction, les choses ne peuvent évidemment que se gâter. Tant d'admiration réunie sur une scène, le tout sincèrement apprécié par moi individuellement aussi ? Comme on pouvait s'y attendre, cela conduit à un spectacle intitulé "L'humanité", qui s'accroche comme du sable en vrac. Ce sable, les réalisateurs l'ont senti, coule également du plafond dans la seconde partie. Pour que nous sachions tous que c'était du sable en vrac et qu'il le reste.
Aviron
McFadden chante une ou deux chansons de Purcell et, avec Kris Defoort, improvise doucement sur un texte d'Arnon Grunberg, magnifiquement dit par Josse de Pauw, qui actionne un rameur sur le côté de la scène pendant trois quarts d'heure, avant d'échanger sa place avec le maître acteur et de lui dire que le texte qu'il vient de réciter est dépassé et obsolète, tout comme le géant du théâtre flamand lui-même, dont les meilleures années sont de toute façon derrière lui, dans un brouillard d'alcool, tandis que du sable tombe du plafond.
C'est difficile. Le déchirement ne l'est pas. Ce n'est pas très nouveau non plus. Nous savons d'Arnon Grunberg qu'il n'aime pas se laisser enfermer dans quoi que ce soit et qu'il aime mélanger différentes formes de sarcasme, de cynisme et d'ironie. À la une du Volkskrant, cela apporte souvent un agréable soulagement, dans ses livres, cela bouge rarement, et sur scène, cela n'a donc pas beaucoup d'impact. Il fait surtout froid dans le dos. Un peu déprimant aussi, mais pas assez pour se suicider.
Mais ce sable ? C'est beau.