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Vivre avec une culpabilité indigeste l'existence gâchée des uns et des autres : Le théâtre national joue le vendredi d'Hugo Claus

Georges Vermeersch rentre plus tôt que prévu de prison, où il purgeait une peine pour inceste avec sa fille Christiane. Entre-temps, sa femme Jeanne a eu un enfant d'un voisin plus jeune, Erik. Alors, comment procéder ?

Casper Vandeputte a mis en scène une version intense et obsédante de la pièce de Hugo Claus vendredi au Nationale Toneel. Les acteurs principaux Stefan de Walle et Ariane Schluter brillent dans plus de deux heures de maladresse harassante.

Soudain, Georges est de retour dans la pièce, sombre, pensif. Il sort de prison en homme brisé. Il y a été maltraité, mais il a aussi honte et se sent floué par le monde entier : sa femme, le voisin qui était un de ses amis, et tous ceux qui ont témoigné contre lui au procès, fille chérie comprise. À la maison, il y a soudain un bébé et un amant. On boit du vin au lieu du gin et de la bière. Et son beau jardin est négligé.

Stefan de Walle interprète magnifiquement les émotions fluctuantes de Georges. Ses accès de colère font écho à ses expériences traumatisantes en prison, mais en même temps, la prison est devenue son univers. Le côté blasé et la méfiance disparaissent de ses yeux lorsqu'il parle du directeur de la prison ou de son compagnon de cellule.

Jeanne, qui travaille comme coiffeuse, se sent également trompée et coupable. Son mari l'a trompée, notamment avec leur propre fille. Depuis, les dames du village ne veulent plus être coiffées par elle. Mais pendant que Georges souffrait en prison, elle était dans les bras d'Erik. Et puis il y a la confusion à son retour à la maison : avec qui veut-elle vraiment être ? Va-t-elle retomber dans les vieux rituels avec Georges, ou sa vie avec Erik est-elle la nouvelle réalité ?

Ariane Schluter est sublime lorsqu'il dépeint la courageuse tentative de Jeanne de lutter contre le désespoir, son hésitation entre l'apitoiement et la culpabilité. Lorsque la télévision achetée à tempérament tombe en panne, elle n'a nulle part où fuir la confrontation. Son langage corporel est touchant et émouvant.

Stefan de Walle en Sallie Harmsen in Vrijdag, foto Kurt van der Elst

Erik (tapis gras, jekkie en cuir sur écorce nue) est un sympathique personnage secondaire de... Vincent van der Valk. En tant que petit ami macho de Jeanne, il doit maintenant affronter à nouveau son mari, son ancien ami. Avec sa nonchalance, il ne peut surmonter la prise de conscience qu'il finira par tout perdre.

Et puis il y a la fille Christiane. Elle joue, en grande partie sans apparaître, tout au long de la pièce. Elle est détestée par sa mère Jeanne, qui réprime ses frasques en ville, et secrètement aimée par son père Georges. Elle n'apparaît sur scène qu'une seule fois, dans une scène vraisemblablement rêvée.

Sallie Harmsen dépeint Christine avec verve comme une bombe sexuelle capricieuse et jazzy et Georges découvre qu'il ne peut toujours pas résister à ses tentations. Pourtant, on peut se demander pourquoi Hugo Claus a physiquement amené Christiane sur la scène. Elle est déjà suffisamment présente dans les pensées et les sentiments de Jeanne et de Georges. Ses propres motivations n'ont pas vraiment été clarifiées par l'auteur.

Vendredi, il s'agit de vivre les conséquences de tes actes. Erik rappelle à Georges une déclaration irréfléchie qu'il a faite au pub un peu plus tôt : qu'il serait d'accord si Jeanne préférait le faire avec quelqu'un d'autre. C'est aussi douloureux pour Jeanne que pour Georges. Cette scène est révélatrice de la pièce, dans laquelle chacun est dur comme fer pour ses méfaits irréfléchis.

Le Théâtre National montre superbement à quel point il est difficile d'essayer d'en faire quelque chose. Les personnages sont même redevables de leurs vies gâchées respectives, mais oh, quelle dette insupportable que celle avec laquelle il faut vivre.

Plus d'informations.

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Frans van Hilten

Je suis une journaliste culturelle indépendante. Parce que je pense qu'une voix culturelle indépendante est importante, j'aime écrire pour cette plateforme.Voir les messages de l'auteur

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